La moralisation constitue l'essence des questions liées au système judiciaire Le ministre de la Justice et des libertés, Mustafa Ramid, a affirmé lundi que la moralisation constitue l'essence des questions et problématiques liées au système judiciaire. Le concept de moralisation renvoie aux principes de probité et de transparence dont doit faire montre toute personne exerçant dans le secteur de la justice, qu'il soit magistrat, greffier, avocat ou expert judiciaire, a-t-il ajouté peu avant la réunion de la Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice. M. Ramid a indiqué, à cet égard, que les exposés qui seront présentés lors de cette réunion seront axés sur les différents aspects de ce principe, soulignant qu'il s'agit d'une rencontre préparatoire au colloque régional élargi sur la question de la moralisation, prévu à Ifrane les 19 et 20 octobre courant dans le cadre du dialogue sur la réforme de la justice. "C'est un dialogue social qui abordera toutes les questions liées à la réforme du système judiciaire. Et comme il devrait être global et profond, ce dialogue nécessitera assez de temps, d'énormes efforts et plusieurs réunions", a-t-il poursuivi. Le dialogue engagé au niveau des colloques régionaux connait "un progrès important" et débouche sur des idées profondes au service de la réforme de la justice, a estimé M. Ramid, avançant que 320 personnalités de différentes instances ont confirmé leur participation au colloque d'Ifrane, ce qui laisse à déduire que ces personnalités portent un intérêt particulier à cette rencontre et tend à l'enrichir pour qu'il atteigne les objectifs escomptés. En ce qui concerne les protestations des magistrats et des greffiers, le ministre a affirmé que plus de 60 magistrats ont participé au colloque de Rabat et à d'autres rencontres, précisant que c'est ce nombre qui a été fixé pour la participation de magistrats. "Ils ne peuvent pas être tous convoqués aux colloques régionaux", a-t-il insisté, rappelant, dans le même cadre, que les greffiers, de leur part, sont représentés dans le dialogue national sur le système judiciaire. Pour ce qui est de la décision de prélèvements sur les salaires des grévistes, M. Ramid a relevé qu'"on ne peut en aucun cas contester le droit à la grève garanti par la constitution. En revanche, il n'est pas du droit du gréviste de percevoir un salaire en rémunération d'un service qu'il n'a pas rendu à la société". Le ministre a fait remarquer en outre que la décision de prélèvements sur salaire des grévistes est une décision prise au niveau gouvernemental et sera appliquée dans tous les secteurs d'autant plus qu'elle est basée sur la loi, la jurisprudence et les décisions de l'organisation mondiale du travail en la matière. Evoquant la question de la corruption, M. Ramid a indiqué que le mot dernier revient, à cet égard, à la justice, mettant l'accent sur le souci du ministère de la justice de garantir le droit à un procès juste et équitable à tout citoyen poursuivi pour corruption ou dans d'autres affaires. Cette rencontre a été l'occasion de présenter des exposés notamment sur " l'amélioration de la gouvernance dans le secteur de la justice", "la réforme de la justice et les exigences de la lutte contre la corruption", "la moralisation de la justice en vue de l'immuniser" et "L'expérience espagnole en matière de moralisation du système judiciaire".