La France travaillera en “étroite concertation” avec le Maroc, au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, où le Royaume siège depuis le début de l'année, en tant que membre non permanent pour une durée de deux ans, a affirmé vendredi le ministre français des affaires étrangères, M. Alain Juppé. Dans une lettre de félicitations à son nouvel homologue marocain, M. Saâdeddine El Othmani, dont la MAP a obtenu copie, le chef de la diplomatie française l'assure de sa volonté de “travailler en étroite concertation pour promouvoir l'amitié franco-marocaine, notamment à l'occasion de l'entrée du Royaume du Maroc au sein du Conseil de sécurité de l'ONU”. M. Juppé réitère qu'il est “un ardent défenseur” du partenariat bilatéral qui illustre “l'excellence et la solidité de l'amitié franco-marocaine”. La relation franco-marocaine est “d'une proximité qui a peu d'équivalent au monde” a-t-il souligné avant d'affirmer qu'il entendait la “cultiver pour le bonheur et la prospérité” des deux pays. Le chef de la diplomatie française a également annoncé qu'il sera “heureux” de se rendre prochainement au Maroc pour faire connaissance avec M. Othmani, nommé mardi dernier au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération dans le cabinet de M. Abdelilalh Benkirane. Rappelons que le Maroc a fait son entrée début janvier au Conseil de sécurité (CS) de l'ONU, en tant que membre non permanent pour un mandat de deux ans, aux côtés du Togo, du Pakistan, de l'Azerbaïdjan et du Guatemala. Il s'agit du 3eme mandat du Maroc au sein de l'Organe exécutif, après ceux accomplis par le Royaume durant les périodes 1963-1964 et 1992 -1993. Selon une tradition instaurée par la Finlande, les cinq nouveaux membres sont invités à une retraite de quelques jours aux environs de New York, pour être familiarisés avec les travaux du Conseil. Lors de cette retraite, les “quinze Etats membres se réunissent avec les cinq nouveaux élus” pour s'initier à l'action de l'organe exécutif. Il s'agit de “partager les méthodes de travail et d'identifier les priorités du Conseil de sécurité”, a indiqué à la MAP, un ancien membre non permanent du CS. De même, les cinq membres font leur “apprentissage” pendant tout le mois de décembre au sein du Conseil, où ils participent aux consultations, sans “toutefois, prendre la parole ou participer à la prise de décision”, a précisé ce diplomate. Par ailleurs, la présidence mensuelle du Conseil de Sécurité échoit, à tour de rôle, à ses membres selon la règle de l'ordre alphabétique anglais du nom du pays. Selon cette pratique, le Maroc présidera le Conseil de sécurité probablement au mois de décembre prochain. A cette occasion, la présidence du Conseil propose un programme et des thématiques de débats qui revêtent un intérêt particulier pour le pays assumant la présidence. Chaque fin de présidence, un déjeuner réunit les membres du Conseil avec le Secrétaire général de l'ONU, en vue “d'un échange sur les nouveaux développements intervenus sur la scène internationale”, indique-t-on auprès du Conseil. Le Conseil de sécurité se compose de quinze membres, dont cinq membres permanents - Chine, Etats-Unis, France, Russie, et Royaume-Uni, et dix membres non permanents. Les 21 et 24 octobre 2011, l'Assemblée générale des Nations unies a désigné le Maroc, le Pakistan, le Guatemala, le Togo et l'Azerbaïdjan pour succéder au Gabon, au Liban, au Brésil, au Nigeria et à la Bosnie-Herzégovine comme membres non-permanents du Conseil de sécurité lors du biennium 2012-2013. L'Afrique du Sud, l'Allemagne, la Colombie, l'Inde, le Portugal ont été élus le 12 octobre 2010 par l'Assemblée générale. Ils ont remplacé l'Ouganda, l'Autriche, la Mexique, le Japon, la Turquie et siégeront au Conseil de sécurité jusqu'au 31 décembre 2012.