Le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, a annoncé, mercredi soir, qu'une série de mesures seront prises sur les plans financier, économique et social pour permettre au nouveau gouvernement de mener à bien ses programmes prioritaires. Ces mesures ont pour objectifs de "maîtriser le déficit public, assurer un meilleur ciblage des politiques publiques et de développer de nouvelles formes de financement à travers des partenariats public-privé, notamment dans les domaines sociaux de l'éducation et de la santé", a expliqué le ministre dans une interview à "France 24". Au sujet du chômage des jeunes diplômés, "l'une des problématiques majeures" que le gouvernement aura à affronter, M. Baraka a dénombré trois grands chantiers autour desquels l'action de l'exécutif devra être axée. Il a cité en premier lieu le renforcement de la croissance, notamment endogène en développant l'investissement et en améliorant le climat des affaires et l'attractivité du Maroc. Il a également évoqué l'adéquation formation/emploi et "le recyclage" des jeunes chômeurs pour leur assurer un emploi décent, à travers la mise en place du mécanisme de prise en charge pendant une année par l'Etat des charges sociales pour favoriser leur insertion dans le marché du travail. Il a enfin souligné la nécessité de libérer les énergies et de développer la très petite entreprise, l'auto-emploi et l'économie sociale et solidaire qui peuvent constituer de "véritables viviers pour l'avenir". Meilleure gouvernance Le ministre n'a pas manqué d'insister sur la mise en place d'une "meilleure gouvernance" et la "réduction au maximum du pouvoir discrétionnaire de l'administration", à travers le renforcement de la transparence et la lutte contre la corruption. M. Baraka s'est dit confiant quant à la capacité du nouveau gouvernement à mener à bien ses projets, à la faveur de la stabilité macroéconomique du Maroc et des acquis réalisés sur le plan social par le gouvernement sortant. "Nous partons d'un constat plutôt positif dans la mesure où il y a eu un certain nombre d'acquis réalisés sur le plan social par le gouvernement sortant, tant en termes d'amélioration de revenus que du renforcement et de l'élargissement de la protection sociale", s'est-il félicité. Evoquant le cadre macroéconomique "stable", le ministre a rappelé l'Investment grade dont bénéficie le Maroc auprès des agences de notation internationales "Fitch rating" et "Standard & Poor's". Il a également relevé la croissance importante réalisée au Maroc avec un taux moyen de 4,5 % au cours des quatre dernières années, ce qui constitue, selon lui, "un véritable relais de croissance". La cérémonie de passation de pouvoirs entre le nouveau ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka et son prédécesseur Salaheddine Mezouar, a eu lieu mercredi à Rabat. Passation de pouvoirs Intervenant lors de cette cérémonie à laquelle a assisté Idriss Azami Al-Idrissi, nommé ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances, chargé du budget, M. Baraka s'est félicité de la confiance placée en lui par SM le Roi, notant que les secteurs de l'emploi, de la protection sociale et de l'économie nationale demeurent d'énormes défis à relever. Dans ce sens, il a appelé à poursuivre les efforts consentis dans ce domaine afin de répondre aux aspirations des citoyens et des opérateurs économiques et sociaux, en dépit d'une conjoncture mondiale difficile et de la crise que traverse l'Union européenne, principal partenaire économique du Maroc. M. Baraka a souligné l'importance que revêt le secteur de l'économie eu égard à la relation étroite entre les équilibres économiques et sociaux et les grands chantiers, notamment ceux du développement et de la nouvelle génération des droits contenus dans la nouvelle Constitution. Pour sa part, M. Idriss Azami Al-Idrissi s'est félicité de la confiance royale placée en lui, soulignant que le Maroc vit actuellement une étape historique, entamée par le discours royal du 9 mars dernier. Une étape historique Le ministre sortant, Salaheddine Mezouar a, de son côté, mis en exergue les compétences des deux ministres, ce qui les aidera, a-t-il dit, à surmonter les difficultés que connaît ce secteur en raison d'une conjoncture mondiale difficile. Evoquant l'ampleur des aspirations des citoyens, M. Mezouar a indiqué que le Maroc vit au rythme d'une nouvelle étape, notamment dans le domaine politique, exprimant la volonté de son parti de contribuer avec efficience à la vie politique dans le cadre de l'opposition. Cette cérémonie s'est déroulée en présence de plusieurs chefs de services et de responsables du ministère, ainsi que de représentants de la Trésorerie générale du royaume, de la direction générale des impôts, de la Caisse nationale de retraite et de plusieurs autres établissements. (MAP)