Budget 2013 : dernière ligne droite Comme on s'y attendait, le Projet de Loi des Finances 2013 a été adopté au niveau de la Chambre des Conseillers, mardi, au terme de deux jours d'âpres discussions entre les conseillers des groupes de la majorité et de l'opposition. En effet, le projet de budget 2013 a été approuvé par 64 voix pour, 44 contre et l'abstention d'un conseiller, à l'issue de la réunion plénière mardi sous la présidence de Mohamed Cheikh Biadillah. Quelque 242 amendements ont été proposés, dont 4 par le gouvernement, 35 par la majorité et 203 par l'opposition. Au final, 36 amendements seulement ont reçu l'aval de l'exécutif, qui a invoqué l'article 77 de la Constitution à quatre reprises pour rejeter ceux jugés «susceptibles de déséquilibrer les fondamentaux financiers». Ainsi, en raison de l'introduction des amendements retenus, la mouture amendée retournera à nouveau devant la Chambre des représentants pour une deuxième lecture et adoption finale. Ce n'est ni un budget d'austérité, ni un budget de dépenses irrationnelles, dira Maître Abdellatif Ouamou, bâtonnier, membre de l'Alliance socialiste. Bien au contraire, l'esprit qui anime ce projet procède, selon le ministre des Finances, Nizar Baraka, «d'une vision globale visant à réaliser un développement solidaire dans un climat de stabilité et de maîtrise des équilibres macro-économiques». Dans sa plaidoirie, devant les conseillers, le ministre devait rappeler que le gouvernement est résolument «contre l'austérité radicale et les dépenses irrationnelles». Selon M. Baraka, le PLF 2013 accorde une priorité aux investissements industriels, à la lutte contre l'économie de rente et à la consécration de la transparence et de la compétitivité dans la commande publique. C'est un budget qui s'inscrit dans une démarche «volontariste, optimiste et solidaire», estime Me. Ouamou, tout en soulignant que ce choix de la «troisième voie» reflète la volonté du gouvernement d'aller vers un modèle de croissance basé sur des pratiques en vigueur dans les pays avancés. Le PLF 2013 accorde une place de choix au social, à travers notamment le fonds de solidarité sociale. Le Groupe de l'Alliance socialiste, affirme Me. Ouamou, appuie cette démarche, dès lors qu'elle vise une répartition équitable des richesses nationales en vue d'assurer un minimum de justice sociale au profit de larges couches de la population. Le bâtonnier a exprimé son espoir de voir le gouvernement poursuivre dans cette voie, à travers une réelle réforme de la Caisse de compensation pour aboutir à une solidarité effective. Il s'est félicité, par ailleurs, de l'intérêt que porte le gouvernement au monde rural et les différentes réformes engagées dans le domaine de la santé, pour une offre de qualité au bénéfice de toutes les couches sociales De même, la réforme dans le secteur de l'éducation, notamment la réhabilitation de l'école publique, constitue une avancée significative, initiée par le gouvernement, note M. Ouamou. Le PLF 2013 traduit, selon lui, les préoccupations du gouvernement dans le domaine de l'habitat social, à travers son programme de lutte contre les bidonvilles, l'habitat insalubre, la réhabilitation des villes historiques, et surtout la mise en place du nouveau produit destiné aux classes moyennes. Face à tous ces défis, le gouvernement aura besoin, estime Me. Ouamou, de moyens financiers à la hauteur de ses ambitions.