Baraka : le PLF 2013 n'est pas centrée sur l'équilibre budgétaire La vision ayant présidée à la préparation par le gouvernement du Projet de Loi de finances 2013 n'a pas été dictée par le souci de réaliser l'équilibre entre recettes et dépenses, selon le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka. Le ministre défend son projet et dit avoir élargi les mécanismes de solidarité pour appuyer la consommation en intégrant les couches démunies dans le cycle économique. Malgré le contexte international difficile, un taux de croissance du PIB de 4,5% est réaliste, aux yeux de Baraka. Dans sa réponse aux interventions des groupes parlementaires, lors du débat général, vendredi, sur le Projet de Loi de finances pour l'exercice 2013 au sein de la commission des finances et de développement économique à la Chambre des représentants, M. Baraka a estimé qu'il était absurde que certains partis affirment que le gouvernement a été animé par une vision d'équilibre budgétaire et qu'il avait opté pour des mesures favorisant les intérêts de certaines catégories ou groupes de pression. "Pourquoi a-t-on passé sous silence les points positifs contenus dans le projet de Loi de finances 2013 ainsi que les autres mesures courageuses prises dans l'intérêt général", s'est-il interrogé. Le Projet de Loi de finances 2013 figure au cœur du programme gouvernemental et vise, malgré un contexte difficile et des obstacles divers, à réduire le déficit budgétaire tout en préservant la croissance de l'économie nationale. "Le gouvernement ne manquera pas à ses engagements vis à vis des citoyens et qu'il est en mesure de faire face aux défis", a-t-il ajouté, faisant observer que le projet de Loi de finances s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme gouvernemental qui traduit, d'ailleurs, l'ensemble des programmes électoraux des partis formant la majorité gouvernementale. Après avoir souligné la conjoncture actuelle difficile, les défis majeurs à affronter et les attentes nombreuses de la population, le ministre a appelé "tout le monde à être à la hauteur de ce moment historique". Intégration des couches démunies Le projet de Loi des finances (PLF) pour l'exercice 2013 vise à élargir les mécanismes de solidarité pour appuyer la consommation en intégrant les couches démunies dans le cycle économique, estimait Nizar Baraka. Le ministre a expliqué que cette conception solidaire adoptée par le gouvernement en toute responsabilité et objectivité, et selon une réelle volonté, permettra à cette catégorie de la société de tirer profit du développement socioéconomique que connait le pays. S'agissant des prévisions relatives à la croissance, qualifiées de "fragiles" et de "difficiles à réaliser" par l'opposition en raison de la conjoncture économique internationale, M. Baraka a indiqué que le taux de croissance prévu (4,5 %) demeure réalisable à la faveur de plusieurs facteurs, notamment une campagne agricole moyenne. Et d'ajouter que le taux de croissance de 4,5 % est réaliste surtout si on prend en considération les indicateurs positifs de la campagne agricole et la réalisation d'un taux de croissance du PIB non agricole compris entre 4,5 % et 4,8 au cours des dernières années. M. Baraka a, d'autre part, qualifié d'"acceptable" le fait de fixer à 105 dollars le prix moyen du baril de pétrole, compte tenu de la crise économique et les données fournies par les institutions internationales, faisant observer que le taux d'inflation peut être maintenu inchangé en cas d'une production agricole moyenne. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le gouvernement compte recourir, dans les prochaines semaines, au marché financier international pour mobiliser des moyens financiers importants en vue de booster les réserves en devises. Le déficit budgétaire atteint 6% en 2011 Le modèle développemental adopté par le gouvernement est axé sur la maitrise des équilibres macroéconomiques afin d'assurer la stabilité et préserver la confiance tout en encourageant l'investissement privé et les stratégies sectorielles, a affirmé le ministre. M. Baraka a indiqué que le gouvernement œuvrera également à maintenir la demande intérieure dans des niveaux acceptables par rapport aux moyens disponibles. Il a estimé que le modèle adopté par le gouvernement est beaucoup mieux que les politiques d'austérités suivies dans certains pays ou encore les politiques budgétaires d'expansion qui repose sur l'augmentation des dépenses publiques. Le contenu du PLF 2013 et la volonté réelle du gouvernement à entreprendre des réformes structurelles ont poussé l'agence de notation Fitch Ratings à accorder au Maroc une note stable en matière d'investissement, a estimé le ministre. D'autre part, M. Baraka a passé en revue les dysfonctionnements de la situation financière publique, notant à cet égard qu'en 2011, le déficit budgétaire a atteint 6 % du PIB. Il a ajouté que 100 % des recettes fiscales ne couvrent que les dépenses, les salaires, la caisse de compensation et les intérêts de la dette, et par conséquent toutes les dépenses en matière d'investissement s'inscrivent dans le cadre des dettes intérieure et extérieure. Le ministre de l'Economie et des finances a également mis l'accent sur la problématique du déficit de la balance des paiements qui a été de 8 % en 2011 et devrait atteindre 9 % cette année, attribuant cela notamment au déficit enregistré dans la balance commerciale. M. Baraka a également évoqué les accords de libre-échange conclus par le Maroc avec plusieurs pays, faisant observer que ces accords ont contribué au développement et à la modernisation de l'économie nationale à travers le lancement d'importantes réformes.