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«Subterfuges» de Khalil Hachimi Idrissi
Publié dans Albayane le 24 - 12 - 2012


Une escapade poétique
dans les méandresde la versatilité
Le journaliste Khalil Hachimi Idrissi vient de sortir son premier recueil de poésie sous le titre «Subterfuges» (Zanzibar Editions), qui sonne comme un voyage existentiel dans les abysses d'une âme à la recherche de l'apaisement, dans le tumulte des incertitudes.
Aguerri à l'expression écrite incisive qu'il affectionnait dans ses chroniques, tout particulièrement son célèbre «Billet bleu», Hachimi Idrissi s'est essayé, cette fois-ci, à l'exercice délicat de l'écriture poétique. Une entreprise hardie quand on connaît les difficultés inhérentes à ce genre littéraire, qui exige une maîtrise tant du fond que de la forme.
L'auteur semblait parfaitement conscient des sinuosités du chemin emprunté, en faisant référence au grand poète marocain et militant de longue date, Abdellatif Laâbi, dans son poème «Le poète de lundi» (Livre IV) en disant : «N'est pas Laâbi qui veut».
Et pour un premier coup d'essai, l'auteur a réussi sa plongée dans l'univers des poètes. Les textes de «Subterfuges» affichent un respect scrupuleux des règles de la poésie classique de langue française (présentation, versification, rimes). Une orthodoxie de la forme que l'auteur va curieusement abandonner au milieu du recueil, apparemment une envie délibérée d'échapper à la rigueur qu'il s'est imposée.
Dans sa recherche d'un dosage équilibré entre l'exigence esthétique et la pertinence de l'idée, l'auteur a tenté de concilier rythmique et rhétorique. Les sonorités renvoient subtilement à l'état d'esprit du poète, alors que les figures de style -particulièrement les allégories et les métaphores- ont été habilement utilisées de manière à servir le sens et la poétique du texte.
En somme, «Subterfuges» est une croisière tourmentée dans les méandres d'une âme en fusion, qui passe facilement du dépit à l'allégresse, du chagrin à la gaieté et de l'abattement à l'espoir. A tel point que le lecteur pourrait se sentir désabusé par cette succession brusque des situations. C'est surtout symptomatique des temps modernes où les indices de la bourse changent toutes les secondes, où les cours du pétrole bougent chaque demi-heure et où les politiques se retournent toutes les 24 heures. La versatilité, grand mal des gens d'aujourd'hui.
Si le premier poème est intitulé «Chair usée» et commence par «Poison distillé dans les interstices du désir», le dernier texte s'appelle «Sainte beauté» et se termine par «Que demain la vie rendra à foison». C'est cette dualité qui constituera le fil conducteur du recueil. On est loin du dilemme simpliste du Bien et du Mal, cher aux donneurs de morale. Au contraire, on immerge volontiers dans le contraste Beauté/Laideur, terrain de prédilection des poètes.
Au début du recueil, l'auteur a préféré ne pas faire partie de cette dialectique, procédant par monologue poétique où s'efface complètement le «Je» lyrique. Il donnait l'impression de ne pas s'assumer. Mais, cette distance avec le texte sera brisée avec le poème-titre «Subterfuge» (15ème texte), qui proclame l'affranchissement final de l'auteur, qui va donner par la suite libre cours à sa subjectivité et à son ego.
Chasser le naturel, il revient au galop. Khalil Hachimi Idrissi ne va pas s'empêcher de succomber aux sirènes de son amour de toujours : l'actualité politique. Il va lui consacrer toute une partie de 6 poèmes (Livre VII), sur un air de liberté emporté par le vent du «printemps arabe», auquel il dédie un poème éponyme.
Comme par enchantement, Hachimi Idrissi fait l'hymne à «la liberté revenue», à «l'Arabe retrouvé», au Maroc «une vieille nation qui aime l'Histoire» C'est l'état d'esprit de millions de gens qui ont repris goût à la vie, découvert le moyen de pouvoir exister dans la dignité, brisé le joug des dictateurs qui «tombent comme des fruits pourris».
Evocateur et accrocheur, le premier recueil de Hachimi Idrissi le sera aussi par la qualité des illustrations qui précèdent chacune de ses parties. Tirés de l'ouvrage «Tu en verras de toutes les couleurs» d'André Elbaz, les dessins répondent harmonieusement à l'évolution de l'état d'esprit de l'auteur.
Chaque dessin renvoie à une parcelle du trajet menant au bout du tunnel, à la quête du salut. Tout y est : déchirement intellectuel, dédoublement de la personnalité, doute, pensée en devenir, âme hypocrite, hallucination, destin en main, crise identitaire.


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