Renault retourne en Algérie Renault a confirmé mardi qu'il construirait une usine automobile en Algérie, ce qui confortera sa place de leader sur ce marché local en plein boom. Le groupe français fera ainsi son retour dans un pays où la marque est présente depuis 1922 et où il a déjà exploité une usine de voitures dans les années 1960. Le site avait cessé son activité après sa nationalisation en 1969 et, depuis, l'Algérie assemble seulement des camions, mais plus de voitures. "Renault signera demain l'accord pour l'implantation en Algérie d'une usine de construction automobile", a déclaré une porte-parole de Renault, confirmant une information du Figaro. Le directeur régional du groupe français, Jean-Christophe Kugler, et le ministre algérien de l'Industrie, Chérif Rahmani, signeront mercredi un accord en ce sens en marge de la visite d'Etat de François Hollande en Algérie, a-t-elle ajouté. Selon Le Figaro, l'usine, située près d'Oran et dont l'Etat algérien détiendra 51% et Renault 49%, aura en 2014 une capacité de production annuelle initiale de 25.000 véhicules, qui pourra ensuite être portée à 75.000 unités. Le groupe y produira des Renault Symbol, un modèle dérivé de la dernière Logan. Le deuxième constructeur français, qui poursuit l'internationalisation de ses ventes pour réduire sa dépendance vis-à-vis d'un marché européen sinistré, a déjà inauguré en février une usine à Tanger, au Maroc, pour produire le Lodgy et le Dokker, deux monospaces venant compléter la gamme low cost Dacia. Mais contrairement au futur site algérien, l'usine marocaine a surtout vocation à exporter vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Elle est aussi beaucoup plus grande, avec à terme une capacité annuelle de 400.000 unités. Plus d'un quart du marché local Le site algérien, pour sa part, alimentera dans un premier temps surtout le marché local, qui a connu un bond de 57% cette année sur les dix mois de janvier à octobre. Sur onze mois, à fin novembre, la marque Renault y est leader avec une part de marché de 27%. Renault cherchait depuis longtemps à conforter cette position en devenant le premier constructeur à se doter d'un site industriel en Algérie, puisque le pays ne dispose que d'une activité de montage de véhicules industriels. Le groupe avait signé fin mai un protocole d'accord et discutait depuis des détails du projet, notamment du choix du site, avec les autorités algériennes. La concrétisation de ce projet intervient moins d'une semaine après des rumeurs sur une possible entrée de l'Algérie au capital du concurrent PSA Peugeot Citroën, numéro deux du marché algérien grâce à la marque Peugeot. La marque Peugeot affiche sur les dix mois de janvier à octobre 2012 une part de marché de 14%, Hyundai et Dacia venant respectivement en troisième et quatrième position. Renault, qui envisage également de construire une usine au Venezuela et en Chine, poursuit parallèlement en France ses discussions avec les syndicats pour améliorer la compétitivité de ses sites français. Il espère parvenir à un accord d'ici la fin janvier. En Bourse à midi, l'action Renault reculait de 2,69% à 40,675 euros, s'inscrivant comme la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-0,14%) et sous-performant aussi l'indice des valeurs automobiles européennes (-0,06%). L'accord en Algérie étant anticipé par le marché, des intervenants notent que le titre subit des prises de bénéfice alors qu'il évoluait lundi autour de ses plus hauts touchés en septembre et avant cela en mars, autour de 42 euros. Bernstein a en outre abaissé sa recommandation sur le titre Renault, de "surperformer" à "performance en ligne", et revu aussi à la baisse son objectif de cours, passant de 50 à 45 euros.