Eclairages sur le projet de loi de finances 2013 Dans le cadre de ses multiples activités publiques, la section locale du PPS à Agadir a organisé, samedi dernier à l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG), une conférence scientifique autour du projet de loi de finances 2013. Cette rencontre, modérée par Hassan Oumribt, membre du comité central et du bureau de la section, et à laquelle a pris part une pléiade de cadres et d'intéressés, a été animée par Dr Abdeslam Seddiki, membre du bureau politique du parti et professeur à l'université Mohamed V Rabat-Agdal, et Dr Ahmed Azirar, membre de l'espace des cadres du PPS et professeur à l'ISCAE à Casablanca. De prime abord, les intervenants ont mis l'accent sur le contexte général dans lequel intervient ledit projet, caractérisé par une crise mondiale, se transformant inéluctablement en récession économique. Cette nouvelle donne a, en conséquence, influé négativement sur les taux de croissance de nombre de pays, y compris les économies émergentes. Toutefois, il convient de noter que certaines nations telles le Brésil, la Chine, la Corée... se sont propulsées, en dehors des effets de la mondialisation, du fait de leur émanation d'une stratégie et d'une dynamique intrinsèque, axées sur une gouvernance édifiante et un accès à une multitude de débouchés. Dans ce sens, les orateurs, optant pour une démarche analytique convergente, ont affirmé l'existence des répercussions de cette situation de crise au niveau de l'économie de notre pays, révélée particulièrement en termes de régression de l'évolution économique passant de 5% en 2011 à 3% en 2012, et de la détérioration des équilibres externes. Cette dégradation se situe également au niveau de la balance commerciale (-23% du PIB), de la balance des paiements (-8%), la diminution de la moyenne de l'épargne nationale, du transfert de 6 et 7% du PIB... Par ailleurs, le projet prévoit 4,5% de croissance, 4,8% de déficit budgétaire, en se basant sur un prix du baril de pétrole estimé à 105 dollars, une saison agricole moyenne, taux d'inflation de 2 à 2,5%... D'autre part, d'une façon globale, la structure du budget n'a pas connu de gros changements, du fait que le gouvernement n'a pas introduit des réformes structurelles, au niveau de la loi organique du budget, du système fiscal, de la structure de compensation, des caisses de retraite, de la gouvernance et de la lutte contre la rente... De même, les conventions des échanges n'ont pas toujours profité à notre pays, alors que, à titre d'exemple, le plan Maroc vert dont bénéficient uniquement pas plus de 10.000 gros agriculteurs, n'assure pas la sécurité alimentaire à de larges couches de la population. En conclusion, le projet, affirment les intervenants, ne se hisse guère au niveau des grands enjeux, en raison de la limite des mesures prises, péchant par manque de dimension stratégique, en plus de l'absence de l'évaluation réelle des grands chantiers et des programmes sectoriels. Ces communications pertinentes ont suscité un débat libre et fructueux parmi l'assistance, fort satisfaite de l'initiative du parti, relative à une thématique d'actualité qui retient à présent l'attention des Marocaines et Marocains.