La main tendue du ministre Comme à son accoutumée, le discours du ministre de la Santé a brillé par sa lucidité et sa dextérité. Ce n'est plus un secret pour personne. Mardi dernier encore, lors de l'émission qu'anime notre confrère Abderahmane Adaoui, «Kadaya wa arae», El Houssaine Louardi n'est pas allé par quatre chemins pour étaler les maux d'un département, en cours de connaitre des lendemains meilleurs. Son verbe persuasif et incisif a valu, une fois n'est pas coutume, l'estime des interlocuteurs. D'autant plus que les deux mesures prises, récemment, en l'occurrence la révision à la baisse de certains produits pharmaceutiques et l'interdiction aux médecins du public d'exercer dans les cliniques privées, ont suscité aussi l'approbation du plateau, y compris le parlementaire de l'opposition. Tous ont révélé une certaine satisfaction, tout en émettant, naturellement, un certain «mais», somme toute évident. Le «mais» émis pareillement par le responsable gouvernemental consistait, en fait, à l'application et la perfection des opérations entreprises. Ce à quoi s'attelle le ministère avec réalisme et perspicacité. Effectivement, il n'y pas de secret à cette performance qui, aujourd'hui, s'érige de bon augure, du fait que le ministre affiche une sérénité certaine. Celle-ci est due à trois fondements essentiels, à savoir l'approche inclusive, mettant en conclave tous les intervenants de la chose médicale, particulièrement les professionnels, médecins et infirmiers, les laboratoires, les fabricants des médicaments. Ensuite, il est question de se référer aux dispositions de la législation, confirmées par le gouvernement en place tout en engageant un débat large et ouvert. Enfin, par humilité, l'ancien doyen de la faculté de médecine de Casablanca, n'hésita guère d'insister sur le fait que son ébauche n'est qu'une continuité des efforts déployés auparavant. Cette humilité qui dégage une profonde sincérité de la parole et de l'acte, est confortée par la volonté farouche de faire face aux nonchalants et aux dérobeurs dans le service, tout en valorisant vivement le sacrifice, le civisme et la détermination de nombre de fonctionnaires qui font la fierté et le panache à la profession. «Nous ne venons que commencer et nous ne ménageons aucun effort pour que notre travail soit taxé d'efficacité et de pérennité», dit-il ave grosse conviction, tout en attirant l'attention sur le fait que ce n'est commencement. Le déficit en termes de ressources humaines demeure, en effet, le talon d'Achille d'une telle épreuve embryonnaire. «On a beau construire les établissements de santé et les doter de tout l'équipement adéquat, notre ébauche s'avérera insuffisante en l'absence des effectifs de santé pouvant couvrir toutes les régions du royaume», tonne-t-il, en tendant la main aux jeunes infirmiers en désaccord avec l'approche du ministère, basée sur l'inclusion et l'équité. «Ce sont mes enfants et mes bras sont ouverts à eux, afin de relever ensemble le défi de cette énorme besogne !», conclut-il.