Manque de professionnalisme dans un championnat dit professionnel Le championnat national de première division est à sa deuxième année de professionnalisme. Au moment où on devrait tirer les premières leçons en appréciant les premiers enseignements et les fruits du passage de l'amateurisme au professionnalisme, on constate malheureusement qu'on est encore loin de ce système plus développé. La pratique du football national n'a pas encore atteint le niveau escompté et le récent derby casablancais de la Coupe du Trône reste un exemple à prendre en considération. Si le derby casablancais entre le Raja et le WAC a connu un grand succès populaire et spectaculaire, la fin du match a été houleuse. Certains membres de l'équipe perdante n'ont guère accepté d'être éliminés, prenant l'arbitre comme bouc émissaire. L'entraîneur Zaki a énergiquement protesté contre des décisions de l'arbitre Tiazi, surtout quand il a sifflé le penalty donnant l'équilibre au Raja avant de valider le second but «jugé hors-jeu» dans l'imaginaire de Baddou. Certains dirigeants du WAC en colère ont essayé d'envahir les vestiaires du staff de l'arbitre, si ce n'étaient les forces de l'ordre qui étaient bien là pour sauver la situation. C'est un comportement indigne d'un grand club marocain censé donner l'exemple. Les décisions de l'arbitre sont irrévocables et s'il y a lieu de contestation et de protestation, elles doivent être faites dans les normes en adressant des rapports dans ce sens aux instances compétentes. Ce qui est arrivé dans le récent derby casablancais est devenu, malheureusement, monnaie courante, dans pratiquement la majorité des matches du championnat national. Dans nos stades, la discipline et le fair-play font défaut, le comportement des joueurs est insolent, les entraîneurs accèdent à la pelouse pour protester contre des décisions de l'arbitre, les dirigeants montent également au créneau pour attiser le feu, alors que les associations de supporters ne font pas leur travail de sensibilisation et d'encadrement dans les règles de l'art. Au lieu de donner l'exemple et de sensibiliser leurs joueurs pour vraiment se comporter professionnellement sur le terrain, tous ces acteurs, dont entraîneurs et dirigeants, font le contraire. Ils sont les premiers à provoquer la violence dans les stades. Voilà qui continue de porter atteinte au football national au moment où nos fameux dirigeants parlent du professionnalisme. Mais la réalité est tout à fait le contraire. Le championnat marocain est loin d'atteindre le niveau professionnel. Seule la forme a changé alors que le fond est resté le même, depuis le lancement, la saison écoulée, du championnat «Pro-Elite», championnat duquel on n'a que le nom. Et on ne va pas rappeler ici les problèmes qui sont légion à commencer par la programmation des matches qui laisse beaucoup à désirer, les stades non homologués, les clubs qui ne disposent pas d'infrastructures, qui sont endettés ou d'autres ayant de grandes difficultés financières, la violence dans les stades, le mauvais comportement des joueurs et des entraîneurs, l'incompétence des dirigeants, la corruption... En somme, la mentalité de l'amateurisme continue de sévir puisque les réformes professionnelles sérieuses n'ont pas vraiment vu le jour. La presse dite sportive est également pointée du doigt. Tous les acteurs du football national sont donc appelés à se mobiliser pour mettre fin à ces lacunes qui n'ont rien à voir avec le professionnalisme, dont le phénomène de protestation gratuite contre l'arbitre à chaque fois qu'une équipe est battue. Toutes les composantes du football national devraient s'unir davantage pour trouver les solutions adéquates aux failles d'un football dit professionnel, des failles qui n'ont que trop duré et qui ne cessent de se multiplier... Ce sont là quelques principaux indices pour espérer instaurer un système professionnel. Il faut vraiment que la mentalité change et cela ne peut passer que par un comportement civilisé sur le terrain, quel que soit le verdict du match... Arrestations lors du derby Les services de sécurité ont arrêté, mardi, 19 personnes et empêché quelque 1.070 mineurs non accompagnés de se rendre au stade d'Honneur qui a abrité le match opposant le Wydad et le Raja pour le compte des demi-finales de la Coupe du Trône, indique la préfecture de police de la wilaya du Grand Casablanca. Les 19 personnes arrêtées, dont 13 ont été placées en garde à vue, sont impliquées dans divers délits tels l'ivresse, l'usage de stupéfiants, le vol et la détention d'armes blanches.