Eclaircissements Les membres du bureau syndical, représentatif des journalistes exerçant au sein des rédactions des quotidiens Al Bayane et Bayane Al Youm, ont été surpris par le contenu du communiqué du bureau exécutif du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), publié le 23 octobre 2012. Ce communiqué est venu sanctionner la séance ordinaire tenue un jour auparavant, et qui a été consacrée à ce qu'il appelle «l'évolution de la situation au sein de la société Bayane S.A». Notre étonnement face à cette sortie médiatique du Bureau exécutif du SNPM est d'autant plus justifié que ce dernier n'a, à aucun moment, jugé utile de solliciter notre avis en tant que représentants légitimes des journalistes d'Al Bayane et de Bayane Al Youm, dont les trois collègues Omar Zghari, Soumia Yahya et Nour El Yakine Benslimane qui font partie intégrante de notre bureau et de nos deux rédactions. Ces trois collègues se plaignent, au même tire que tout le personnel de notre entreprise, du retard enregistré ces derniers temps dans le paiement des salaires à leur échéance, comme celui enregistré dans le versement des cotisations sociales. D'ailleurs notre bureau exécutif a déjà, par le passé, saisi le président du SNPM, à travers plusieurs missives et communiqués, qui font tous état des difficultés difficiles que traverse de temps à autre notre entreprise, et ses répercussions sur la situation matérielle des journalistes consécutive au retard de paiement des salaires. Ces saisines n'ont jamais eu ni d'écho favorable ni de réactivité de la part du SNPM. De même, des membres de notre Bureau syndical ont pris directement contact avec Younes M'Jahed dans son bureau, à Rabat, pour lui demander de diligenter une médiation entre nos trois collègues et l'administration de notre entreprise et ce, dans le but de résoudre un problème qui ne les concerne pas seuls, mais dont pâtit tout le personnel de l'entreprise. Or ce personnel a fait preuve de sagesse et de raison, en espérant que cette crise que connait l'entreprise soit passagère, conscient que Bayane SA n'est pas un cas isolé, mais que la majorité des entreprises de presse sont dans la même posture, sans que cela n'amène leur personnel à faire monter les enchères, car cela ne contribue en rien à résoudre les problèmes qui se posent. Dans ces conditions, le communiqué du Bureau exécutif du SNPM publié le 23 octobre 2012 est très en deçà de nos attentes et nous surprend à plus d'un titre. Car nous espérions au moins qu'il aurait pris soin de prendre notre avis pour mieux cerner les faits dans leur réalité et se renseigner sur les efforts que nous menons, dans le cadre de la défense des droits légitimes des journalistes d'Al Bayane et Bayane Al Youm, pour trouver une solution au conflit qui oppose nos trois collègues et l'administration. Cette omission est d'autant plus inexplicable qu'elle semble répondre à des objectifs qui n'ont rien à voir avec le rôle assigné au SNPM. Il n'empêche que le devoir de solidarité avec nos trois collègues reste intact, même si ces derniers ont adopté l'approche unilatérale, sans nous consulter ou s'en référer d'abord au syndicat qui les représente, d'autant plus que leurs problèmes et leurs revendications sont ceux du reste de leurs collègues, sauf que ces derniers se sont abstenus d'emprunter la voie de l'escalade avec leur administration. Le secrétaire général et les membres du Bureau exécutif du SNPM sont très au fait de la situation que vivent les entreprises de presse en général dans notre pays, et la situation qui prévaut dans celles de la presse écrite en particulier, et qui connait des problèmes financiers insurmontables ayant conduit à des protestations ici et là, mais qui n'ont jamais pris l'allure de comportements individualistes ou de règlements de compte qui ne peuvent en aucun cas contribuer à résoudre les problèmes qui se posent à tous. Ainsi, tout en exprimant notre rejet de la méthode tutélaire adoptée par le Bureau exécutif du SNPM, qui a totalement méprisé l'avis d'un bureau syndical démocratiquement élu par les journalistes d'Al Bayane et Bayane Al Youm, nous sommes aujourd'hui en droit de nous interroger sur le rôle des structures locales de base dans la gestion des problèmes qui se posent à la profession. De ce fait, nous refusons toute politique d'exclusion et appellerons toujours au dialogue, dans l'intérêt bien compris de la profession et des professionnels.