Les Marocains se distinguent Le long métrage «sur la Planche» dirigé par la Marocaine Leila Kilani a remporté le «Griot» de la meilleure interprétation féminine doublée d'une mention spéciale attribuée par SIGNIS au 9e Festival du cinéma africain de Cordoue (FCAT), organisé pour la première fois dans cette ville à la suite de huit éditions à Tarifa (Extrême sud de l'Espagne). La protagoniste du film, Soufia Issami, a obtenu le prix pour la meilleure interprétation féminine «pour l'honnêteté et l'intensité dans la composition de son personnage». L'autre cinéaste marocaine, Uda Benyamina, a obtenu avec sa pellicule «Sur la route du paradis» le Griot du meilleur court-métrage pour «sa soigneuse et sensible approximation à la réalité des sans-papiers en Europe et pour faire parler les émotions sans tomber ni dans le paternalisme ni dans le sentimentalisme». Ce travail, qui est passé par différents festivals internationaux, avait auparavant récolté neuf des dix prix auxquels il était nommé. D'une durée de 43 minutes, il narre les conditions de vie des immigrés en situation irrégulière en Angleterre à travers une histoire d'amour complexe. La 9e édition du festival cinématographique de Cordoue s'est distinguée particulièrement par une brillante participation maghrébine mais aussi par la haute facture des films présentés. Le palmarès reflète la haute qualité aussi bien des cinéastes que leurs productions. Ce sont les longs métrages sénégalais «Tey» et rwandais «Matière grise» qui ont été consacrés grands triomphateurs de cette édition. «Tey», dirigé par Alain Gomis, a remporté le Griot du meilleur long métrage de fiction ainsi que le Griot de la meilleure interprétation masculine. Pour sa part, le jeune Kivu Ruhorahoza a eu, avec «Matière grise», son premier travail comme directeur, le Griot de la meilleure direction, ainsi que le Prix SIGNOS (Association catholique mondiale pour la communication) au meilleur long métrage de fiction. «Tey», sélectionné à la Biennale de Berlin 2012, vient de remporter des prix au Festival du cinéma africain de Milan et au Festival de Seattle. «Matière grise» est le premier long métrage produit intégralement au Rwanda et relate l'inquiétant drame de deux frères après le terrible génocide qu'avait vécu leur pays. Le Prix du public a été remis à l'égyptien Mohamed Diab pour son film «678», alors que le directeur algérien Marzak Allouache s'est distingué avec le Prix Association des festivals audiovisuels d'Andalousie (ASFAAN) pour récompenser la trajectoire cinématographe d'un cinéaste africain. L'algero-français, Farid Bentoumi, a eu une mention spéciale pour sa pellicule «brûleurs» (Harraga) et le Tunisien Moez Ben Sassen pour son court métrage «Kaa el Bir». Enfin, la cinéaste kenyane Hawa Essuman a remporté le Prix «Le Regard du Directeur», doté de 25.000 euros, attribué par la Fondation Lettera27 (Moleskine) pour son prochain projet de film, «Djin» (Le vent du destin). Le prix du festival est le «Griot» qui désigne en Afrique Occidentale le narrateur d'histoires, une figure de la tradition orale qui comporte une énorme valeur symbolique. «De la même manière que les griots qui sont les héritiers et anges-gardiens de l'histoire en Afrique de l'ouest, les cinéastes, acteurs et scénaristes qui participent au Festival du cinéma africain de Cordoue (FCAT) contribuent à la construction et à la conservation dans la mémoire collective de l'histoire de leur peuple et de leurs amis et proches», a commenté la directrice du festival, Mane Cisneros. Les 23 films qui ont opté pour des prix ont été projetés en trois sections à compétitions : Le rêve africain (longs métrages de fiction), De l'autre côté du Détroit (longs métrages documentaires) et Afrique en court (court-métrages documentaires et de fiction) entre les 13 et 18 octobre. Au total, le festival a programmé 94 films provenant de 28 pays, dont le Maroc, répartis en sept sections.