Il est 19h40, ce mercredi 25 Juillet. Le muezzin vient d'annoncer la fin du jeûne de Ramadan. Dans un immeuble de Douar El Jafla à Rabat, des étudiants subsahariens de différentes nationalités : guinéenne, malienne, sénégalaise, s'assemblent autour d'une table pour rompre le jeûne.En tant que musulmans pratiquants, ces étudiants ne font pas exception à la règle. Comme leurs confrères marocains avec qui ils partagent la même foi, ils s'associent comme une famille pour le rituel de rupture du Ramadan. C'est dans une ambiance de joie et de convivialité que les différents locataires de l'immeuble se retrouventau rez-de-chaussée chez Touré et Mohamed de nationalité malienne. Autour d'une table garnie à la marocaine : soupe (harira), lait, dattes, crêpes, salades,ils mangent tout en discutant. C'est aussi un moment où s'associent à eux, sous une invitation chaleureuse, les autres colocataires non musulmans. Romaric, un étudiant centrafricain chrétien, confie « on se joint à eux pour les soutenir ». Cette étape du f'tour est ponctuée d'un recueillement spirituel à la mosquée située à proximité pour les prières de « Salat Isha » et les « Tarawih ». Après ces moments de recueillement, c'est la deuxième étape du F'tour qui s'articule autour du plat de base de la soirée, un rôti de poisson accompagné de riz, dont les odeurs d'épices ne laissent guère indifférent. La période du Ramadan, dans le calendrier des étudiants subsahariens, coïncide avec les vacances estivales. La plupart d'entre eux en profitent pour se recueillir spirituellement. Maimounatou, une étudiante camerounaise résidant à Casablanca, confie « Comme nous sommes en période de vacances estivales, la plupart du temps, nous sommes à la maison, lisant le livre sacré, écoutant les conférences islamiques ou discutant avec des amis. ». D'autres aussi en profitent pour réviser leurs cours, surfer sur internet.Les programmes TV ne sont pas tout à fait au rendez-vous, car la plupart ne disposent pas de téléviseurs. La pratique du jeûne au Maroc,comme le confie nombreux d'entre ces étudiants, ne semble pas très différente de celle dans leurs pays respectifs. Selon Mohamed, étudiant ivoirien à Meknès « La plus grande différence se situeau niveau des repas. Les rituels ne changent pas vraiment. Pour la rupture, nous consommons soit la bouillie d'avoine, du riz (un plat spécifique des pays de l'Afrique de l'Ouest), de mil (une céréale typique des pays subsahariens) ou le belboula. » Loin de leurs familles respectives, ces étudiants, quoique de différentes nationalités, passent ce mois ensemble pour vaincre les sentiments de solitude et de nostalgie que pourrait éveiller ce mois sacré. Maimounatou confie à cet effet : « je vis ce moment dans la solitude si l'on considère que ma famille me manque énormément, mais heureusement les amis sont là, nous formons une sorte de famille. ».C'est dans cette ambiance familiale qu'ils rompront tous ensemble le jeûne et effectueront la prière durant toute cette période du Ramadan.