L'appréciation adoptée pour telle ou telle position politique n'est pas toujours chose aisée. Quand on se respecte et s'imbibe dans la ligne qui fait sa singularité comme raison d'être, on s'assigne les décisions idoines, sans dérobade ni dépendance. On ne saurait s'aligner sur les mêmes clichés d'antan, même si parfois, la force de l'autre parait surnaturelle. Mais, comme disait une maxime d'outre-mer : «Le surnaturel passe impérativement par la nature», cette impression existe bel et bien dans notre champ politique national. En effet, certaines formations s'ingénient à se croire au-dessus du lot et n'admettent guère que d'autres, quoique alliées, émettent un certain recul différentiel, dicté par la personnalité et l'identité politiques appropriées. La riposte à ces errements, tout à fait naturelle, ne se fait jamais attendre. «Ne priez pas pour être protégés des dangers mais pour pouvoir les affronter !», semble répliquer une école politique décadement avérée, telle que le PPS, en allant se positionner au cœur des intérêts suprêmes du peuple et de la nation, au sein d'un exécutif contre-nature. L'évidence veut donc qu'on s'y mette, indépendamment des autres, avec les moyens réduits, mais la conviction de toutes les eaux de l'océan. Tous y verseront goutte, vaguelette, ressac, lame, et le flot géant conduira à bon port le rêve escompté. L‘embarcation de l'espoir est aussi spacieuse que les cœurs des passagers en panache. Bien naturellement, les autres qui s'estiment être « les tuteurs » du grand voyage renâclent et se dérobent, pour des calculs réducteurs, bien que l'allié voyageur lui tende la main : « Si tu es d'accord, aime-moi. Si tu n'es pas d'accord, aime-moi plus fort ». Or, on conviendra, non sans amertume, que nombre de forces de gauche qui s'agitent bien au creux de la vague, en face du cyclone ravageur, se livrent souvent à des frictions fratricides stériles, comme si l'action gouvernementale était un blasphème, alors qu'il ne s'agissait que des divergences d'appréciation. La hache de la surenchère devrait donc être enterrée à jamais, car seul le réalisme politique paie, dans un environnement fortement affecté et miné par les aléas et les écueils. « Ainsi va la vie, elle nous propose une version de l'existence sans point ni virgule. C'est à nous de la ponctuer...Et c'est cette ponctuation qui fait la différence ». Ce paraphe emprunté de la sagesse chinoise, sollicite, en effet, le bloc du progrès et de la modernité, épars et implosif, même s'il est empreint de sacerdoces et de vertus. Certes, les divergences sont parfois profondes et cumulatives, mais les convergences sont immenses et enfouies dans les méandres de l'omission et souvent de la haine gratuite. Il suffit de les dénicher et les mettre en valeur, à la grande satisfaction de toute une Nation généreuse. Pour ce faire, le choix unitaire de toutes les forces progressistes et démocratiques s'avère inéluctable, à partir d'un pacte solennel auquel ils se doivent de se greffer sans détour ni ostentation. Pour faire face ensemble aux morsures sardoniques de l'obscurantisme, aux fantasmes pervers de la réaction et aux dépravations assassines des barons des élections. Les rangs du progrès et de la démocratie n'ont plus le droit de tourner les fers dans les plaies ensanglantées, car aujourd'hui les dés sont jetés et les jeux sont clairs comme l'eau de roche. On ne saurait se tromper d'adversaire.