Mettre fin à la psychiatrie asilaire et intégrer la santé mentale dans la pratique médicale quotidienne est la pierre angulaire de la nouvelle politique de prise en charge de la santé mentale au Maroc dont les contours ont été définis par le professeur El Houssaine Louardi, ministre de la santé. A l'issue de la réunion de travail tenue jeudi 28 juin 2012 au siège du ministère de la santé avec le Conseil National des Droits de l'Homme, le ministre de la santé, le professeur El Houssaine Louardi, a annoncé la vision de son département d'intégrer la santé mentale dans toutes les structures hospitalières régionales, et pas uniquement au sein des établissements spécialisés. Ainsi, les structures doivent être de dimensions humaines, ouvertes et gérées de manière souple, a-t-il souligné. Des partenariats avec des ONG nationales et internationales seront ainsi développés. Dans ce cadre, le ministère s'engage, dans un processus de consolidation de la démocratie et des droits de l'Homme, à la mise en place d'un certain nombre de mesures et d'actions pour garantir un accès équitable aux services de santé mentale à tout citoyen qui en a besoin. Cette approche, fondée sur les droits de l'Homme, est basé sur la participation, la transparence et la responsabilité et vise à concrétiser les dispositions des droits à la santé principes promus par la nouvelle constitution, Articles 22, 27 et 31, se voit concrétiser à l'échelle du champ de la santé mentale dont les mesures sont destinées à une population marginalisée et stigmatisée. Le secteur de la santé mentale est un domaine pour lequel le Ministère de la Santé a pris des engagements importants et des changements qui vont permettre de mieux répondre aux besoins de ceux et celles qui souffrent d'un trouble mental. Le Ministère de la santé projette d'ouvrir les chantiers de la réactualisation et l'application du texte législatif en matière de santé mentale et de lutter contre la stigmatisation des malades, notamment par l'abrogation de la dénomination Ar-Razi des hôpitaux psychiatriques et l'annulation de la décision de construction des hôpitaux psychiatriques monodisciplinaires en privilégiant la création de petites unités intégrées aux hôpitaux généraux, D'autres décisions viendront également émailler la nouvelle politique en matière de santé mentale. Il s'agit de l'institutionnalisation du dossier médical qui garantira les droits humains des patients, de la formation des gestionnaires et professionnels sur les droits humains des patients et en partenariat avec le CNDH, d'intensifier l'intégration de la santé mentale dans les soins de santé de base par les médecins généralistes et d'élaborer des procédures pour la mise en isoloir et la mise en contention. Cette nouvelle politique ne manquera pas de prévoir la mise à disposition gratuite des psychotropes aux patients. En définitive, la nouvelle politique de prise en charge de la santé mentale au Maroc, initiée par le ministre de la santé, El Houssaine Louardi, aspire à l'intégration de la santé mentale dans la pratique médicale quotidienne et l'humanisation des structures existantes.