Casablanca a abrité, vendredi dernier, la rencontre nationale du secteur de la santé du Parti du progrès et du socialisme pour décliner sa stratégie de développement de la santé au Maroc. Cette activité entre dans le cadre de la préparation du programme électoral, en prévision des prochaines élections législatives. Dans le discours d'ouverture, Nabil Benabdallah a exposé la vision du PPS et les objectifs qu'il veut atteindre en matière de démocratisation des soins, de protection sociale et de solidarité mutualiste. Pour cela, il a réclamé que «le ministère de la santé doit jouer pleinement son rôle» et « l'Etat doit être totalement engagé». L'objectif urgent est de parvenir à «la moralisation» de ce secteur afin qu' »une nouvelle relation s'installe entre le citoyen et les établissements de la santé ». Car, il s'agit d' »un droit fondamental et non d'un privilège ». Et « il n'y a pas de société démocratique bâtie sans un système et des services de santé performants ». Il a également préconisé « une nouvelle politique des prix des médicaments de base à la portée des populations à revenus limités, notamment dans les périphéries urbaines et dans le monde rural », en limitant, en amont, les problèmes de santé pour éviter «l'hémorragie des ressources financières», même si le Ministère n'épuise que presque la moitié des 11 milliards de dirhams de son Budget». Houcine Louardi, membre du Bureau politique du PPS et responsable du secteur de la santé, a fait un exposé clair et précis sur la situation médicale dans le pays. Après un diagnostic objectif, il a mis en avant les 7 mesures phares que le PPS préconise pour faire sortir la santé de ses «inssuffisanes et ses dysfonctionnements». Malgré les avancées, les chiffres alarmants et accblants sont là. A Casablanca, par exemple, 63% des accidentés meurent avant l'arrivée des secours ou en cours de transport ». Le premier SAMU inauguré par SM le Roi n'est pas fonctionnel. Le manque flagrant de médecins et d'infirmiers (L'OMS préconise un médecin pour 3 infirmiers…). Les médicaments au CHU de Casablanca sont achetés par les patients. 146 établissements de santé sont fermés. L'objectif du PPS, selon Houcine Louardi, qui est d'ailleurs le doyen de la Faculté de médecine de Casablanca et responsable du service des urgences du CHU de Casablanca, est de « garantir la santé pour tous et avec équité, de permettre une prise en charge médicale de qualité ». Pour cela, il a annoncé et détaillé les « 7 mesures phare » de la stratégie du PPS, déclinées comme suit : * Le renforcement institutionnel du ministère de la santé pour un rôle de régulation formative (et non autoritaire) et de démocratisation des soins * La moralisation du secteur pour rendre au citoyen la confiance dans le système de santé (accueil, information, hygiène, équité, disponibilité du matériel et des médicaments…) * La mise en place d'une véritable régionalisation du système de santé pour aboutir à une efficience gestionnaire et économique * Réduire la part supportée par les ménages dans le financement de la santé de 54% actuellement à moins de 20% * Développer une politique de proximité de la prise en charge des urgences hospitalières et et pré-hospitalières * La mise en place d'une politique du médicament (fixer les prix, investir dans le médicament générique, ajuster la politique de remboursement de l'assurance maladie, rationnaliser la prescription par le renforcement de l'éthique… * La mise en place d'une politique en santé mentale, par l'affectation de plus de postes budgétaires à la psychiatrie, tout en mettant fin à la « psychiatrie asilaire » et en intégrant la santé mentale dans la pratique médicale quotidienne Signalons que cette rencontre nationale a connu une participation massive du corps de santé et a connu un débat fructueux et constructif.