Dans le sillage du débat régional autour de la politique de la ville et à la veille des assises nationales sur cette thématique d'envergure qui auront lieu le 27 courant, l'initiative de Tiznit de haute portée civique ne peut passer inaperçue. De par son impact et sa singularité, cette action à laquelle a adhéré une panoplie de d'urbanistes, de géographes, de chercheurs, de juristes, de planificateurs, d'élus, d'acteurs des droits humains..., amorçait un échange des plus approfondis. La rencontre pléthorique dans une cité impériale dont le choix n'est pas fortuit, au vu de sa position notoire dans l'échiquier de ville vouée à l'éclosion développementale inclusive et intégrée, s'enclenche au lendemain du dialogue large entamé à Agadir, en présence de Mohamed Nabil Benabdallah, ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville. Décidément, l'approche participative que prône le département de tutelle à grande échelle convie tous les intervenants à s'y adjoindre en vue d'harmoniser les cordes et fluidifier les démarches pour la ville marocaine de demain. A Tiznit, comme ailleurs sans nul doute, on est bien conscient de l'acuité de l'enjeu et ce n'est nullement anodin que l'université Ibn Zohr et la commission régionale des droits de l'homme rallient cette activité communale. On appréciera alors cette mutualisation de tous les efforts pour se concerter foncièrement dans les méandres d'une architecture urbaine de plus en plus complexe. Il s'agira bien naturellement de replacer le cadre de vie des citoyens dans un environnement où le béton armé occupe moins de place et le service public s'installe fortement. « Les droits de la ville et le droit à la ville », tel a été le mot d'ordre de cette manifestation dont les ramifications s'incrustent dans les détails de la démographie, la morphologie, la croissance...Une dualité qui accompagne cette évolution, car il est question de la ville et l'homme, dans leur interaction permanente, au regard des mutations sociétales qui s'opèrent sans cesse. En effet, depuis déjà presque une décennie, Tiznit constitue un modèle une ville qui revigore dans le sens de la refonte urbanistique alliant à merveille les métamorphoses de la topographie moderne et les exigences de la notoriété patrimoniale. Sous la houlette d'une équipée communale consciencieuse, Tiznit progresse dans le souci majeur de l'implication de toutes les unités associatives afin de forger chez le citoyen de chaque quartier, cet esprit d'appartenance et d'appropriation des propres destinées. Au delà de cet enchevêtrement brassé, la ville s'attelle à la préservation des cachets identitaires, caractérisés par les créneaux, les remparts, les topos visuels..., tout en créant, dans la cohérence et l'équilibre, les équipements sociaux, les supports de culture et de loisirs, les bannières de verdures, les corridors, les projets structurants de base...On s'exaltera de pouvoir édifier, aujourd'hui, entre autres, dans une dynamique partenariale porteuse et agissante, de petits joyaux, telles une piscine municipale somptueuse et une maison de culture de haute qualité que même une métropole comme Agadir, aux revenus colossaux, de par ses apports économiques faramineux, n'est point parvenue à mettre en place. Ce n'est donc pas exclusivement une affaire de fonds, mais, avant tout de gouvernance et d'assimilation profonde du droit à la ville. L'exemple de Tiznit n'est plus à démontrer, il est l'œuvre d'une réflexion mûrie de tous les acteurs du terroir, autour d'un pivot fédérateur et précurseur qui s'appelle Abdelatif Ouammou.