Le torchon brûle encore une fois entre le président PPS de la municipalité de Tiznit et les élus de l'opposition PJD. Ces derniers évoquent la mauvaise gestion et estiment qu'il est de leur droit de filmer le déroulement des sessions. Le torchon brûle de nouveau entre la majorité à la municipalité de Tiznit et l'opposition PJD. Les élus islamistes, dans un long communiqué publié le 27 mars 2006, accusent l'équipe du président Abdellatif Ouammou, également député PPS de Tiznit, de mauvaise gestion, voire de fermer l'œil sur des détournements qui auraient eu lieu dans cette ville. Ils affirment surtout que l'équipe dirigeante ne fait rien pour améliorer les recettes de la commune et estiment que le manque à gagner serait de l'ordre de 3,6 millions DH. En plus, ils accusent l'équipe de Abdellatif Ouammou de défaillances en ce qui concerne le contrôle des projets lancés par la commune. Toutefois, après le vote du compte administratif le 14 mars dernier, ce qui agace le plus les élus islamistes est le fait qu'ils aient été empêchés, durant trois sessions, de filmer le déroulement des travaux à l'aide d'une caméra vu, affirment-ils, que leurs interventions ne sont pas retranscrites avec "fidélité". Ils demandent, enfin, que soit dépêchée à Tiznit une commission d'enquête du ministère de l'Intérieur, mais aussi que la cour régionale des comptes jette un coup d'œil sur la gestion actuelle. Abdellatif Ouammou se trouvant en déplacement à l'étranger, c'est le deuxième vice-président de la commune de Tiznit qui répond point par point aux accusations des élus PJD. Pour Mohammad Id Ihya, "les élus PJD sont encore à un stade primitif pour ce qui concerne la gestion communale dont ils ne maîtrisent nullement les mécanismes". Id Ihya en veut pour preuve le fait que les élus islamistes estiment qu'il ne faut pas payer les arriérés des dettes contractées par les précédents bureaux de la commune. Pour les recettes, le vice-président de la commune avance plusieurs explications et s'interroge si la majorité à Tiznit peut aller, par exemple, à l'encontre d'une circulaire du ministère de l'Intérieur octroyant des facilités de paiement aux citoyens après de longues années de sécheresse. "Pour les achats, comme pour tout le reste, nous disposons de tous les justificatifs qui sont d'ailleurs mis à la disposition de l'opposition", ajoute Mohammad Id Ihya. Qu'en est-il alors pour la fameuse histoire de la caméra des élus PJD. Id Ihya affirme que le règlement interne du bureau de la commune, élaboré de manière démocratique, interdit ce genre de pratiques et que seul le secrétaire de ce bureau est habilité à enregistrer les travaux des sessions. Pour Id Ihya, cette "hallucinante revendication" des élus islamistes entre tout simplement dans le cadre d'une campagne électorale avant terme et d'une "attitude infantile" visant à entraver et les travaux du conseil et les projets lancés dans cette ville. "Comment expliquer que les élus du PJD aient écrit à plusieurs de nos partenaires dans divers projets pour les dissuader à force de mensonges ?", s'interroge le vice-président du conseil qui atteste que cela avait été le cas pour le projet de complexe culturel en partenariat avec le ministère de la Culture et une organisation belge. La commune de Tiznit est dirigée par une majorité de 14 élus dont 10 PPS et 2 USFP. Les problèmes, dans cette ville de 53.200 habitants, ont surgi au lendemain des élections communales où le PJD est arrivé à faire élire 11 élus, formant d'ailleurs, à eux seuls, l'opposition.