Dr Leila Yata, fille de feu si Ali Yata, fondateur du Parti communiste marocain (puis du Parti de la libération et du socialisme et du Parti du progrès et du socialisme), s'est éteinte lundi matin à la suite d'«une attaque cardiaque massive». Elle est morte en donnant la vie. Gynécologue, elle venait de faire accoucher une maman dans la clinique où elle travaillait. Elle avait juste le temps de sortir le bébé avant d'avoir un malaise cardiaque. Malgré les efforts du staff médical, présent dans la salle d'accouchement, elle rendit l'âme. Leila Yata, comme ses deux frères et sœur, est née à Paris en 1954 alors que son père était en exil (les jumeaux Fahd et feu Nadir ont vu le jour au moment où Si Ali purgeait dans une geôle coloniale à La Santé, puis à la prison de Fresnes). Comme sa famille, la regrettée défunte a vécu dans des conditions marquées par l'engagement patriotique et révolutionnaire du père. Elle fera ses études primaires et secondaires à Casablanca, après le retour de Si Ali de l'exil. Elle obtiendra son baccalauréat au lycée Lyautey (avec mention), avant de suivre des études de médecine au premier Institut de Moscou. Durant sa vie estudiantine, elle était une militante dévouée de l'UNEM et a œuvré à la création de sa Fédération dans les pays socialistes. Elle était imprégnée de la culture internationaliste et avait beaucoup de sympathie pour les pays du Tiers monde. Diplôme en main, elle a regagné le Maroc, en 1981-82, pour y exercer, alors qu'elle aurait pu faire son bonheur. Elle commença au service du professeur Boutaleb à l'hôpital Ibnou Rochd à Casablanca, avant d'intégrer la polyclinique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Partout où elle a exercé, elle a laissé le souvenir d'une dame travailleuse, généreuse, aimable et hautement dévouée à son métier. A la polyclinique Yasmine où elle travaillait depuis un certain temps, elle a laissé une empreinte indélébile de médecin gynécologue compétente et responsable. Son métier était devenu sa raison d'être et son militantisme. Elle était connue des simples gens pour sa générosité (souvent elle ne faisait pas payer les femmes nécessiteuses) et faisait consciencieusement son travail. C'est son travail qui l'aura tué jusqu'au bout. Sa disponibilité aux autres, au détriment de sa santé et son rôle de médecin de la famille et des amis ne lui laissaient point de répit. Elle s'était fortement impliquée pour s'occuper de Nadir, de Si Ali, de feu sa maman Rosalie, de Simon Lévy et d'Incarnation, et de sa sœur Samia, lors des grandes épreuves. De jour comme de nuit, elle répondait présente, faisait le suivi... A la clinique où elle est décédée en plein devoir professionnel, de nombreuses femmes venues en consultation ou en visite aux patients, sans parler du personnel, ont fait des témoignages pathétiques pour dire la grandeur d'âme de la défunte. Des gens inconnus, simples avaient les larmes aux yeux, le cœur serré. Tout à l'honneur de cette femme exceptionnelle et de grand cœur. Une véritable humaniste qui aurait pu être dorée sur tranche mais qui a vécu dans la simplicité, la dignité et la solidarité. A son fils Soufiane, à sa sœur Samia, à son frère Fahd, à son beau frère Moulay Idriss, à sa tante Incarnation et à l'ensemble de sa famille, nous présentons nos condoléances les plus attristées, devant cette perte cruelle. La défunte a été enterrée hier au cimetière des Chouhada (martyrs) de Casablanca (près de feu son père), en présence d'une forte délégation de la direction du PPS, des militants de Casablanca, de Rabat, d'amis et médecins. Qu'elle repose en paix. Condoléances du PPS C'est avec grande affliction que nous avons appris le décès de Leila Yata, fille de notre camarade, feu Ali Yata, que Dieu ait leur âme. En cette douloureuse circonstance, le camarade Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), présente, en son nom propre et au nom des membres du bureau politique, du comité central et de toutes les militantes et les militants du parti, ses sincères condoléances à toute la famille de la défunte, ses proches et ses amis, priant le Tout-Puissant de l'accueillir en Sa Sainte Miséricorde. «Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons».