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A l'occasion de la Fête internationale de la femme : A l'occasion de la Fête internationale de la femme Le PPS rend hommage aux veuves et filles des vétérans du Parti
Publié dans Albayane le 12 - 03 - 2012

Louable initiative que celle prise par la région de Casablanca de renouer avec les familles des dirigeants disparus du Parti du progrès et du socialisme. Une délégation, composée d'Abderrahim Bensar, secrétaire régional du PPS, et des camarades Ahmed Salem Latafi, membre du Bureau
politique, Mahjoub Kouari, membre du Conseil de la présidence du PPS, Ahmed Boukyoud, Abdallah Gharbi, Mohamed Zaidani et Saâdia Ouljour, membres du Comité central, ont rendu visite, le 8 Mars dernier, aux familles d'anciens dirigeants du Parti, qui ne sont plus de ce monde. Successivement, la délégation s'est rendue, aux domiciles de feus Abdeslam Bourquia, Mohamed Chouaïb Riffi, Simon Levy, Ali Yata et Ahmed Serbouti.
D'autres visites sont programmées dans les prochains jours pour prondre attache avec les familles d'autres dirigeants disparus et d'anciens militants toujours en vie mais se trouvant dans un âge avancé.
L'objectif de cette initiative, que l'on doit notamment au camarade Abderrahim Bensar, part du constat que le vivre vite actuel des humains et le fait que, de nos jours, l'homme est en morceaux ne doit plus subir la déshumanisation ambiante.
L'air du temps et le stress quotidien ne peuvent occulter, et encore moins, excuser le devoir de mémoire envers ceux qui nous ont inculqué les valeurs d'humanisme révolutionnaire, la culture du désintéressement et la foi de défendre la patrie et les masses démunies. L'histoire du Maroc indépendant et celui contemporain témoignent de manière irréfutable de leurs apports à la cause nationale et démocratique. Les vétérans du Parti avaient énormément donné de leurs temps et de leur vie pour que leurs idées émancipatrices triomphent et deviennent une réalité au profit de l'ensemble du peuple. Les sacrifices qu'ils ont consentis, tant durant l'ère coloniale que lors des premières décennies de l'indépendance, même s'ils ne sont pas restés vains, ne doivent pas avoir droit à l'oubli.
C'est ainsi que l'heure était aux retrouvailles conviviales et fraternelles avec celles qui avaient partagé les moments les plus pénibles avec cette frange de militants dévoués à la cause prolétarienne et patriotique que furent les Yata, Bourquia, Riffi, Levy, Serbouti et de nombreux autres.
Le choix du 8 Mars n'était pas fortuit. Et pour cause, les épouses de nos vétérans ont largement contribué, dans l'ombre, à la lutte de nos camarades. Soldates restées inconnues du grand public, elles étaient connues des militants qui avaient l'heur de militer aux côtés des dirigeants du Parti. Leurs maisons étaient ouvertes à ceux qui se cachaient lors des périodes de grande répression et y trouvaient toute la chaleur de la camaraderie, de l'entraide et la solidarité.
Il est vrai que par les temps qui courent de nobles valeurs sont en voie de disparition, à cause de l'égoïsme et l'individualisation ambiante.
Mais l'initiative de la région de Casablanca du PPS avait pour but de reprendre les traditions militantes du Parti, de les adapter aux nouvelles conditions, avec la volonté et l'espoir de poursuivre les contacts et de rompre le silence cruel qui a entouré ces grandes familles militantes.
L'histoire a démontré que sans ces femmes, les dirigeants disparus n'auraient pas convenablement accompli leur mission militante. Et la moindre chose était de leur exprimer la reconnaissance du Parti et de les assurer de leur affection permanente.
Cela a permis de grands moments d'émotion et de partage. Et face à des femmes d'un certain âge, l'on ne pouvait que rester admiratif de celles restées à l'ombre du mari et qui avaient un regard lucide sur ce Maroc qui bouge aujourd'hui.
Du quartier Rivera, où résidaient Bourquia et Chouaîb Rffi, à “Al Inara” chez Madame Serbouti, en passant chez Incarnation Lévy (rue d'Agadir) et Laila et Samia Yata (rue des papillons à l'oasis), l'accueil était hautement chaleureux, malgré les reproches sur l'absence d'une présence régulière. Mais vite l'on passe à l'essentiel et à la symbolique de la visite. Le message est perçu et apprécié. Les yeux s'illuminent, on cause sur tout ce passé commun mais également sur le futur mais surtout sur le présent. Les bouquets de fleurs, offerts à l'occasion, produisent une joie et un bonheur infini.
Bien des idées, avancées et défendues par nos défunts dirigeants, ont trouvé le chemin de la réalisation. Visionnaires de leurs époques, ils ont su tracer la voie à suivre, les objectifs à atteindre. Leurs progénitures politiques continuent aujourd'hui le combat. Dans d'autres conditions, beaucoup meilleures.
Il faudra avouer que ces visites ont réchauffé le cœur de ces militantes de l'ombre, qui ressentent encore, malgré les années, le grand vide laissé par la disparition des leurs et dont ils gardent, jalousement, la mémoire.
Et puis, un Parti ne peut vivre sans sa mémoire. Une bonne partie de cette mémoire est gardée par elles.
En quelques heures de visite, les échanges ont permis de revisiter pratiquement cette histoire du Maroc combattant.
Toute une vie et une époque de l'histoire du Maroc à rebours repassent et retracent la valeur de ces hommes qui avaient tout abandonné, y compris leurs familles, pour se consacrer à l'idéal patriotique et démocratique. Malgré l'âge, ces femmes frappent par leur intelligence et leur lucidité. Elles se mémorisent, presque jour pour jour, les grandes dates de la lutte du PCM, du PLS et du PPS, les grandes épreuves par lesquelles leurs familles sont passées, leurs rêves et espoirs.
Elles se souviennent, comme si c'était hier, de ces moments de grand bonheur, de lutte pour le pays et le peuple, des rencontres entre dirigeants du Parti et des impératifs, de l'activité clandestine, de ses corollaires et incidences sur les familles.
Les noms des anciens dirigeants du Pari reviennent sans cesse et leurs campagnes d'armes sont évoquées. Abdallah Layachi, Abdelkrim Benabdallah, Fkih Kouakji, Mohamed Farhat, Aziz Belal, Hadi Messouak, Ahmed Gharbaoui, Ahmed Benzakour, Tahar, Tazi, et d'autres encore…
Au quartier Rivera de Casablanca, Foufa, campagne de toujours de Si Abdeslam, et sa fille Farida, cinéaste de renom, ont fait revivre à la délégation du PPS, l'instant d'un thé, une bonne partie du combat de Bourquia aux côtés d'autres camarades lors de la lutte pour l'indépendance du Maroc et des premières années de la libération du pays du joug colonial.
Foufa a toujours en mémoire la période de la clandestinité quand Si Abdeslam était recherché par les services de sécurité qui faisaient de nombreux déplacements et, des fois, visites nocturnes dans la tentative de l'arrêter. Bien des histoires à écrire. Pour relater les exploits réalisés par des hommes et des femmes qui avaient défié la puissance coloniale et, ensuite, la répression et les prisons.
La promesse de faire un documentaire sur les vétérans du Parti est faite et les démarches à faire sont précisées.
A quelques centaines de mètres de là, c'est Mireille Chouaîb Riffi qui accueille la délégation du Parti, aussi chaleureusement que la famille Bourquia. Elle était connue par son prénom de «guerre», Françoise.
Mireille Riffi, elle, parlera du grand vide laissé par Si Chouaïb. “Il est parti trop tôt, même à 78 ans”, dira-t-elle. Elle dirait la même chose si c'était à 100 ans. C'est dire le grand attachement qui les liait sur le plan de l'affection et du combat pour la justice sociale. La veuve de Si Riffi, partie il y a quelques lustres à la retraite, continue, cependant à travailler, après avoir été rappelée par ses employeurs. Un bel exemple de l'amour du travail… “C'est le travail, c'est la santé”.
Ensuite c'était le tour d'Incarnation Levy de nous refaire vivre la fin des années cinquante et surtout l'après 23 mars 1965, et les positions de Simon qui refusait avec courage de se plier aux ordres de ses bourreaux.
Comme chez les Bourquia et Riffi, l'émotion est au rendez-vous. Ici l'enthousiasme combatif et l'esprit de sacrifice est toujours présent.
L'on parlera de Simon et de tous les autres, de Rosalie, de ses parents communistes, de Suzane Benabdellah dont le mari a été assassiné aux lendemains de l'indépendance, des camarades qui dont le Parti était leur seule raison d'être. Au domicile de Si Ali, Laila et Samia, ses filles, étaient également touchées par la visite des camarades. Comme pour les précédentes visites, la fidélité à la famille est là, présente par des portraits.
Les photos de feus Si Ali, Nadir et Rosalie attirent l'attention en logeant le petit séjour.
L'on reconnaît Rosalie à peine, la photo étant plus petite et datant de plusieurs années. C'est à son image, diront, simultanément, Laila et Samia, la grande dame disparue il y a deux ans était connue par sa forte discrétion.Et puis, les filles du dirigeant fondateur et historique du Parti nous feront partager bien des pensées du père du PPS, sa rigueur et son amour profond de la patrie.
Au domicile de feu Serbouti, c'est la même chaleur de camaraderie qui nous accueille. La veuve du défunt, même si elle n'a jamais milité au Parti, elle a “soutenu de bout en bout” son mari, pour qui “rien ne pouvait le séparer, même la famille”.
Un bel exemple de la solidarité famille-Parti qui fera oublier tous les malheurs et les vicissitudes de la vie.
Rendons enfin hommage à l'initiateur de ces visites qui ont permis de renouer avec des femmes et des enfants de vétérans du Parti, de leur témoigner de la gratitude indispensable et de les assurer de notre extrême solidarité et de notre humanisme conséquent.


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