Il ne suffit plus d'avoir et d'accéder à l'information. Les acteurs associatifs intéressés au monde des médias et à l'espace public veulent surtout avoir droit à une communication mutuelle, équitable et démocratique. Les 26 et 27 avril 2012 à Marrakech, des dizaines de représentants de la société civile ont saisi l'occasion de la rencontre internationale sur les «Médias alternatifs, pour une information citoyenne», pour de mettre l'accent sur la nécessité de la mise en œuvre du principe, plutôt du droit à la communication, conformément aux normes et aux standards internationaux. Expert et médialogue confirmé, Jamaleddine Naji a été, on ne peut plus, clair, lors de ce rendez-vous, initié encore une fois par le FMAS et le portail de la société civile e-Joussour. «Depuis déjà vingt, nous tentons, en vain, d'expliquer la différence entre droit à l'information (accès aux demandeurs dans le cadre de transparence) et droit à la communication, en tant que besoin pour la société d'émettre et de contribuer à la confection et à la fabrication de l'information», dit-il, lors d'un atelier qu'il a animé à cette occasion. Pour ce, les acteurs associatifs veillant à l'encouragement des médias communautaires et alternatifs doivent disposer d'un fonds de données à même de les ériger en une source d'information crédible et influente. Deux jours durant, le débat a porté également sur cette question d'appropriation des médias communautaires. « En tant que porteurs de causes justes de proximité, les acteurs associatifs et citoyens doivent surtout défendre et appeler au droit à la connectivité, à la gratuité d'accès aux Nouvelle Technologies d'Information et de Communication (NTIC), suivant les normes internationales démocratiques. Egyptiens, palestiniens, tunisiens, algériens, français, canadiens et belges, ainsi que marocains, ont débattu de plusieurs concepts dont la régulation et l'autorégulation, outils indispensables pour la développement des médias dans une sphère publique démocratique. L'objectif étant, selon les participants, d'aboutir à un paysage médiatique démocratique, pluriel et diversifié … mais aussi respectueux d'une déontologie et de principes d'éthique, grâce notamment à des modes de financement permettant l'indépendance du régulateur. La rencontre de Marrakech a été une opportunité d'exposer plusieurs expériences internationales en matière de média communautaires. Coordinateur de l'Association mondiale des radios-diffuseurs communautaires en Afrique (AMARC), a étalé l'expérience des radios communautaires et leur rôle dans la sensibilisation contre l'analphabétisme, pour les campagnes de vaccination, contre les intempéries, mais surtout pour l&é démocratisation de l'information, et du droit à la communication, puisque ce sont les bénéficiaires qui dirigent directement ces radios. Documentariste et acteur de terrain avéré dans la révolution égyptienne, Mahmoud Adawy a montré comment tous les citoyens peuvent être des journalistes-citoyens à même de porter haut et fort les causes justes et de dénoncer les injustices dans le monde. Le facteur de l'ici et maintenant a fait que l'information citoyenne un grand outil en faveur de la démocratie, a-t-il expliqué, exposant la démarche de la campagne «manipulateurs – menteurs», initiés par des démocrates égyptiens, et ses bienfaits pour l'information, la sensibilisation, la mobilisation et la dénonciation. Soulignons que cette rencontre a été une occasion pour préparer au deuxième forum des médias libres à Rio+20 prévu en juin 2012, qui n'est qu'une étape dans la préparation du premier forum Afrique-Machrek des médias libres à Tunis en mars 2013.