Alors que la maîtrise des dépenses de notre système de santé est à l'ordre du jour, l'hôpital, eu égard à son rôle central au sein de notre système de soins, ne peut échapper à une réflexion sur ses méthodes et ses finalités. Le progrès technologique oblige un lieu de soins de plus en plus performant, grâce notamment aux compétences médicales, aux personnels, de mieux maîtriser les soins prodigués aux patients sans distinction aucune entre pauvres et riches. Pour mener à bien ses missions et afin de continuer à assurer le service public et social qui sont les siens, l'hôpital doit faire face à plusieurs défis, s'agissant de ses coûts, de son efficacité ou de la qualité des soins rendus. Une profonde réflexion et un effort d'innovation sont actuellement entrepris par le ministère de la santé.Vous êtes nombreuses et nombreux, j'en suis convaincu, à avoir remarqué que le département de la santé bouge, innove, le RAMED l'a propulsé devant la scène, les médias se sont emparés de ce secteur vital qui fait aujourd'hui l'actualité. Ce constat, synonyme d'un renouveau, ne peut avoir un réel impact, une signification positive, profonde que si des progrès importants sont réalisés dans tous les domaines qui touchent de prés ou de loin aux prestations médicales, aux soins, à l'accueil, l'hébergement, à l'écoute des malades et de leurs familles. Il s'agit donc de revoir le niveau des soins prodigués par les professionnels de santé que ce soit au niveau des structures du premier niveau (les centres de santé – les centres de diagnostic ..) et au niveau des centre hospitaliers. Le nouveau ministre de la santé n'est pas allé par quatre chemins pour rappeler aux uns et aux autres l'intérêt qu'accorde son département à la qualité des soins. La qualité des soins dans les établissements sanitaires est à l'ordre du jour, c'est une des priorités que s'est fixé le ministère de la santé afin de rehausser la promotion de la santé des citoyens. La qualité des soins au niveau des hôpitaux s'inscrit donc dans une approche novatrice au même titre que l'amélioration de l'accueil des malades, la lutte contre toutes les formes d'absentéisme, la corruption … C'est l'une des cinq orientations stratégiques d'avenir, qui permettront de baliser le terrain, d'avoir une feuille de route claire, et surtout d'optimiser les actions entreprises tout en maîtrisant les dépenses hospitalières, car les moyens financiers ne sont pas illimités , c'est en l'occurrence ce qui justifie la recherche d'une meilleure qualité des soins ou mieux encore la recherche d'un rapport qualité prix. Il faut avoir présent à l'esprit, que le concept qualité des prestations hospitalières (médicales –infirmières…..) ne constitue pas une mode, bien au contraire, la recherche de qualité des soins a de tous temps habité les principaux acteurs en place dans nos hôpitaux. Des expériences ont été menées dans ce sens avec des résultats mitigés, parfois décevants, ce qui a fini par lasser plus d'un et renvoyer aux calendes grecques ce genre d'expérience. Avec l'avènement de l'AMO et l'externalisation de certaines activités ( gardiennage, jardinage- hôtellerie- buanderie – entretien et service après vente …) ainsi que la modernisation des outils de gestion par l'introduction de l'outil informatique, le concept de qualité des soins s'impose et s'affirme chaque jour un peu plus à l'ensemble de nos structure hospitalières, pour leur permettre d'être compétitives face à un marché de soins privé où la concurrence ne fait que croître, il suffit pour s'en rendre compte de voir le standing des nouvelles cliniques qui ouvrent ici et là. Avec l'entrée en vigueur du RAMED et sa généralisation et partant le budget additionnel qu'il va apporter ( 3 milliards de DH ), l'hôpital se doit de reconsidérer ses pratiques s'il veut réellement continuer à assurer ses missions avec cependant un meilleur accueil des patients et de leur famille , une grande écoute , une disponibilité constante , un accompagnement , une prise en charge personnalisée …. La médiocrité n'aura plus droit de cité, aujourd'hui c'est une nouvelle page qui s'ouvre dans l'histoire de l'hôpital au Maroc, il s'agit pour tous les professionnels de santé d'être au rendez-vous. Le saut qualitatif se fera avec eux, ils doivent donc être à la hauteur de la responsabilité qui est la leur afin de relever les défis qu'impose la nouvelle donne et parallèlement faire en sorte que l'hôpital public puisse devenir compétitif. La tâche sera rude, mais pas impossible. L'hôpital public a des atouts certains, personnels soignants qualifiés, praticiens très compétants, technologie de pointe, confiance des patients ……. Les meilleurs, les plus performants, les plus compétitifs auront leur place, les plus faibles, les médiocres se verront délaissés. Les enjeux sont réels, de taille, c'est l'avenir de l'hôpital qui est en jeux, dans ces conditions on comprend mieux les motivations du ministre de la santé et on ne peut que souscrire pleinement à sa politique. De ce fait , le recours à un label qualité des soins s'impose aujourd'hui à tous les directeurs d'hôpitaux , mais pas seulement , car l'assurance qualité et son amélioration est une responsabilité partagée entre tous les acteurs (personnel médical, paramédical et technique), et ce, en se basant sur les valeurs suivantes: la mission noble de l'hôpital afin d'assurer l'amélioration continue des soins, la vision plus ambitieuse des structures de santé et enfin la mise en application des principes visant la garantie de la qualité des soins (sécurité, continuité, formation, sensibilisation, exploitation plus judicieuse des ressources existantes ) Nous reviendrons sur ce sujet qui est d'actualité afin de mieux éclairer nos lecteurs, mais d'ores et déjà nous vous invitons à participer à ce grand débat en nous adressons vos remarques et contributions sur la qualité des soins en milieu hospitalier.