Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra aujourd'hui des consultations à huis-clos sur la question du Sahara. Cette réunion est inscrite sur l'agenda annuel des Quinze, au cours de laquelle, Christopher Ross, l'envoyé personnel du Ban Ki-moon, présentera ses observations sur le déroulement des négociations entre les parties au conflit. Sur la base de ses remarques, le Secrétaire général élaborera son rapport qu'il soumettra le 24 avril au conseil de sécurité. Un document qui sera l'objet d'éventuels amendements de la part des membres du Conseil avant l'adoption d'une résolution appelant à la prorogation, d'une année, du mandat de la MINURSO. Rappelons que le Secrétaire général de l'ONU avait appelé à des « négociations substantielles » entre les parties. Cet appel n'est pas nouveau mais il faudra dire que l'Algérie s'est vaillamment opposée à des discussions sur la base de la proposition marocaine de « régionalisation élargie », qui, pourtant, est jugée « très sérieuse et productive » par la communauté des nations. L'issue politique, tout le monde en convient, reste, pour le moment, tributaire de la volonté de l'Algérie qui a bloqué depuis des décennies toute solution négociée. Aujourd'hui, il faudra espérer, malgré le dernier coup monté lors des funérailles de feu Ben Bella, que la raison prime sur tout le reste. Mais selon les observateurs, il va falloir attendre les résultats des élections en Algérie, dans deux semaines, pour espérer un réel changement de politique maghrébine. Rappelons que, depuis, plusieurs années, le Conseil de sécurité a exclu l'organisation d'un référendum d'autodétermination à cause de l'impossibilité de déterminer, de manière équitable, le corps électoral, surtout que l'Algérie et le « polisario » refusent un recensement onusien des populations vivant à Tindouf. Avec la nouvelle Constitution marocaine, qui fait la part belle à la régionalisation, la communauté internationale s'attend à une issue négociée où tous les sahraouis s'y retrouveront, loin des tambours battants et des calculs politiciens. Car l'enjeu aujourd'hui demeure ces pans entiers de citoyens bloqués à Tindouf et qui vivent un calvaire infini. Il faudra dire aussi que les consultations du Conseil de sécurité interviennent dans une conjoncture régionale particulière, marquée surtout par une activité accrue d'Al Qaïda et de mouvements islamistes armés dans la zone du Sahel, favorisée par le putsch au Mali… Or les zones de non droit, au sud algérien, ont permis une complicité sans précédent entre trafiquants de tous bords et éléments terroristes. Le risque, après l'arrivée dans la région d'armements libyens, est que la nébuleuse d'Al Qaïda s'installe avec force au nord de l'Afrique et puisse menacer l'autre rive de la Méditerranée…