En ce moment et jusqu'au 10 décembre 2011, les amoureux de l'art sont conviés à l'une des expositions des moins ordinaires et des plus originales. C'est dans la galerie Mohamed El Fassi à Rabat que l'artiste photographe Jaâfar Akil a choisi de faire le «grand pas» et de révéler ses œuvres sous le thème pas très commun des «pas» et des «marches». Fidèle à lui-même, et perfectionniste dans son travail, cet artiste a su transmettre à travers ce travail son propre regard à un acte aussi banal que «marcher». «Des marches à suivre» est une exposition parrainée par le Ministère de la Culture et l'Association Marocaine d'Art Photographique (AMAP). Les photos exposées sont le fruit des années de réflexion. Dans une déclaration faite à un quotidien, Jaâfar Akil note que : «Ce refrain des pieds qui se répète est une idée qui ne date pas d'aujourd'hui, puisque déjà en 2008 j'avais pris des photos dans ce sens. Ce sujet m'a plutôt harcelé depuis une dizaine d'années […] c'est au cours de ces deux dernières années que j'ai pris les choses au sérieux pour terminer ce travail et l'exposer à un large public». Il est surprenant qu'un instinct artistique puisse vous laisser emporter. En effet, c'est le cas de notre artiste qui, pour aboutir à un travail d'une si grande technicité et d'une profonde inspiration a dû partir à la trace des pas des marcheurs non seulement au Maroc mais au Chili, en France et ailleurs. Une chose est sûre, dans ce travail, Akil avait lui aussi « des marches à suivre » et il l'a fait. Dans une critique à propos de ces 34 photos exposées, l'écrivain Driss El Korri rejoint l'idée que «des marches à suivre» est beaucoup plus que des «pas exposés». Selon lui : «Les photos exposées de l'artiste Jaâfar Akil nous mènent ‘pas à pas' sur des ‘rues' et des ‘boulevards', des ‘ruelles' et des ‘passages' …à travers des instants décisifs … par leur contenu qui révèle l'œil attentif de l'artiste, témoin et adhérent aux battements du cœur de ces rues et boulevards, où l'on réclame plus de démocratie, de liberté et de justice sociale». A propos de Jaâfar Akil Jaâfar Akil est né en 1966 à Meknès. Son engouement pour la photographie commença très tôt quand à l'âge de 18 ans son père lui avait ramené d'un séjour à l'étranger une «Olympus OM10». Progressivement et au prix de longues années d'un auto-apprentissage rigoureux, il passa de photographe autodidacte passionné à photographe amateur confirmé. Akil obtint parallèlement un doctorat national dans un domaine très lié à sa passion : La sémiologie de l'image publicitaire. Il est actuellement professeur chercheur en photojournalisme à l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication et aussi, président de l'Association Marocaine d'Art Photographique. Sa première Exposition fut collective et date de 1990. Dès lors, il multiplia ses expériences photographiques au Maroc ainsi qu'à l'étranger.