L'eurodéputée française Rachida Dati estime que la "révolution tranquille", qui se déroule au Maroc, avec la tenue ce vendredi des premières élections législatives après la réforme de la Constitution, est "un modèle pour le monde arabe" et "l'espoir de cette fin d'année". "Alors que l'incertitude règne en Egypte, que la Tunisie cherche un équilibre entre religieux et laïcs pour rédiger une Constitution et que la Libye n'est pas encore sortie de la guerre, ces élections législatives sont décisives", écrit Mme Dati dans une tribune publiée vendredi par le quotidien Le Figaro. L'ancienne ministre française de la Justice estime qu'"en ayant convaincu, une première fois, plus de 98 pc des Marocains à s'engager vers une monarchie garante des libertés démocratiques, Sa Majesté le roi Mohammed VI, a gagné une première manche contre l'intolérance". Et de souligner que "le Maroc est un des rares pays du monde arabe qui donne encore toute sa place à la diversité ancestrale de cette partie du monde, qui donne toute sa place à ses origines juive, chrétienne, berbère". "Il suffit de comparer avec ce qui se passe en Egypte pour comprendre qu'en ayant su en quelques mois répondre sereinement aux aspirations légitimes de son peuple", le Souverain fait sa "révolution de velours", relève-t-elle. La députée européenne estime que SM le Roi Mohammed VI , en anticipant et en accélérant les réformes conduites depuis plus d'une décennie, "crée un nouvel élan pour le Maroc en montrant la vitalité du pays, qui n'a nul besoin de pression internationale pour avancer dans la modernité". "C'est un acte responsable, courageux d'un souverain visionnaire agissant dans le seul intérêt de son peuple", affirme-t-elle. Mme Dati note, par ailleurs, que "l'Europe, et en particulier la France qui a des liens historiques avec le Maroc, préoccupée par la crise économique, ne doit pas sous-estimer ce mouvement" opéré dans le Royaume. "Il est notre meilleur allié, ce qui se déroule au Maroc conditionne aussi notre avenir", ajoute-t-elle. A cet égard, l'eurodéputée appelle l'Europe à "+se réveiller+ pour accompagner les transitions démocratiques, et pour relancer l'union pour la Méditerranée (UpM) que le printemps arabe a légitimée". "Elle doit travailler avec le Maroc, ou encore avec l'Algérie, pour y parvenir", a-t-elle proposé, en rappelant la volonté exprimée la semaine dernière par ces deux pays pour "dépasser leurs divergences". Le Maroc et l'Algérie ont, d'ailleurs, fait preuve "d'un sens des responsabilités exemplaire" afin de "travailler ensemble pour l'avenir du Maghreb", se félicite l'eurodéputée, en voyant dans ce rapprochement une renaissance de l'UpM, dans le sud de la Méditerranée.