La crise économique mondiale, qui secoue les piliers de l'économie de nombreux pays membres de l'Union Européenne (UE) a affecté également les immigrés. La hausse du taux de chômage provoquée par la crise a eu pour conséquence la diminution de l'entrée de nouveaux immigrés économiques dans l'espace européen et a incité à un retour massif aux pays d'origine de ceux parmi les immigrés qui ont perdu leur emploi. Toutefois, les hauts niveaux de chômage ont conduit les gouvernements de l'UE à introduire des mesures de protection de leurs marchés du travail lesquelles se sont traduites par de nouvelles restrictions à l'immigration. De nombreux Etats ont alors imposé des conditions encore plus rigides à l'admission d'immigrés économiques, réduit les contingents de la main d'œuvre saisonnière (telles l'Espagne, l'Italie, la République tchèque ou la Lituanie), imposé des contrôles plus stricts à l'entrée des parents d'immigrés et personnes qui viennent en Europe pour des raisons de protection humanitaire (le cas de l'Italie face aux évènements de la Libye).Une des possibles conséquences de la diminution des opportunités de travail, à côté du durcissement des contrôles aux frontières, sera la décision d'un grand nombre d'immigrés en situation irrégulière qui optent de rester en Europe. Autre conséquence du chômage sur l'immigration, est le resurgissement de manifestations xénophobes et racistes de la part de citoyens communautaires qui considèreraient les immigrés comme potentiels concurrents dans le difficile marché de l'emploi. L'éternel débat sur l'immigration En dépit de l'importance des flux migratoires, principalement ceux en provenance de la rive sud de la Méditerranée, les migrations n'ont pas été présentes dans la culture communautaire à la création de l'UE (CEE au départ).C'est dans le Traité de l'UE ou traité de Maastricht de 1992 où ont été introduites pour la première fois les questions migratoires dans la législation communautaire dans une approche sécuritaire, alors que l'Europe vivait le conflit de l'ex-Yougoslavie. Elles ont été ainsi incluses (à l'intérieur du troisième pilier sur la justice et affaires intérieures), l'immigration clandestine et la politique d'asile en vue de donner une impulsion à une action commune concernant les politiques d'asile et d'immigration. Toutefois, jusqu'à 1999, les Etats membres de l'UE n'avaient pas réussi à mettre en marche une véritable politique commune en matière de l'immigration. En 2000, un pas important a été toutefois accompli dans le sens de conférer un traitement juste aux nationaux de pays tiers. Cependant, à la suite des attentats terroristes de new York en septembre 2001, le Conseil Européen, tenu à Séville en 2002, avait décidé de faire marche arrière en optant pour des politiques de sécurité destinées à freiner l'immigration irrégulière. Crise économique et politique migratoire en UE En 2007, année qui marque le début de la crise économique, s'était tenue au Portugal la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations. Dans ses conclusions, la conférence avait abordé les migrations dans un cadre de reconnaissance des avantages économiques et sociaux que l'immigration régulière pourrait représenter pour les pays d'accueil, de transit et d'origine. Elle avait aussi mentionné le rapport que pourrait avoir le phénomène migratoire avec les causes profondes de l'immigration, principalement la pauvreté, le chômage et le développement inégal. La conférence a, dans ce sens, fait l'analyse des besoins du marché du travail et la Commission Européenne a, de son côté, décidé de donner une impulsion aux politiques d'intégration et non de discrimination. L'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, a eu une importante spéciale au niveau de la politique migratoire de l'UE puisqu'à partir de cette date les mesures sur l'immigration illégale, le contrôle des frontières, les déplacements ou l'intégration, entre autres, seront adoptées à travers des procédures législatives ordinaires, ce qui attribuerait au Parlement Européen davantage de pouvoir en la matière. Les décisions seront ainsi prises selon le système de la majorité qualitative, c'est-à-dire par 55% des Etats qui représentent au moins 65% de l'UE. En dépit des politiques migratoires adoptées en UE dans le sens du renforcement du capital humain et de l'égalité des opportunités pour garantir la cohésion sociale, l'Europe est encore loin d'instaurer une authentique politique commune en matière d'immigration.