Les medias madrilènes ont réservé une bonne place dans leurs éditions de lundi aux développements de la question des deux coopérants espagnols, enlevés, dans la nuit de samedi à dimanche, au cœur de l'Etat Major du soi-disant Polisario, dans le campement de Rabouni, situé à Tindouf (Sud de l'Algérie). Les commentaires se sont concentrés sur les conditions de sécurité qui règnent dans les campements de Tindouf. La bande des séparatistes qui maintient par la force dans un régime de séquestration des dizaines de milliers de résidents de ces campements, se réfugie dans son habituelle et pernicieuse propagande en optant pour de fallacieux arguments. C'est une stratégie qu'elle avait toujours appliquée pour camoufler ses échecs aussi bien sur le terrain que dans les instances internationales. Aujourd'hui, elle attribue le rapt de deux coopérants espagnols et d'une italienne à un groupe terroriste de la nébuleuse al Qaeda. Les autorités espagnoles, qui financent indirectement les projets de coopération internationale, préfèrent maintenir la prudence dans les démarches à entreprendre. C'est la raison pour laquelle la ministre des affaires extérieures et de la Coopération, Trinidad Jiménez, a assuré que le gouvernement de Madrid agit «avec prudence et discrétion» dans l'affaire des deux coopérants enlevés à Tindouf. «Nous sommes en train de travailler avec les gouvernements de la région» et comme toujours «avec beaucoup de précaution», a-t-elle précisé dans une déclaration à la Télévision Espagnole (officielle). Evitant de se faire l'écho des communiqués de la propagande du soi-disant Polisario, Jiménez a affirme que «nous travaillons comme toujours avec énormément de prudence parce que ce qui nous intéresse est la libération des coopérants». Elle a d'autre part signalé que d'intenses contacts sont menés avec les organisations, les ambassades et les gouvernements dans le but de libérer ces coopérants et garantir leur sécurité. Elle a toutefois invité à «ne pas faire des specualtations» sur l'identité des auteurs du rapt puisqu'aucune organisation n'a encore revendiqué la responsabilité de cette opération ni s'est manifestée pour réclamer une rançon. Jiménez a cependant noté que plus de 2.300 coopérants espagnols exercent à l'étranger, dans la plupart dans des zones de conflit et «connaissent le risque qui existe». Les précisions apportées par le chef de la diplomatie espagnole vont dans le sens adverse voulu par la propagande polisarienne qui cherche à induire dans l'amalgame les médias espagnols, qui s'apprêtent généreusement à répercuter la propagande des seigneurs de Tindouf. C'est le cas d'El Pais qui titre, lundi, à la Une : «Pistes d'Al Qaeda dans le rapt de deux espagnols». Le journal se ressaisit, dans le corps du commentaire, en écrivant que «l'opération qui s'est déroulée au nez du Polisario, surprend par son audace. Pour réussir une telle action, il ne suffit pas seulement de traverser deux ou trois pays mais également entrer dans la zone militarisée de l'Algérie et arriver jusqu'au siège d'une organisation fortement armée. Ceci exige de grandes complicités locales. Il est probable que la majorité des participants à cette opération soient des sahraouis convertis en extrémistes musulmans». ABC titre également à la Une : « Al Qaïda derrière le rapt des deux coopérants espagnols à Tindouf». El Mundo reprend les mêmes termes à la Une : «un commando d'Al Qaeda attaque Tindouf et enlève deux espagnols» mais inconsciemment écrit, citant des sources de la sécurité mauritanienne que le rapt a été l'œuvre d'une branche algérienne d'Al Qaeda au Maghreb Islamique. Les ravisseurs connaissaient l'endroit où étaient installés les coopérants espagnols ainsi que les issues de sortie de nuit dans la zone.