Le Théâtre national Mohammed V a choisi, pour la rentrée théâtrale, de rendre hommage à l'écrivain et dramaturge Mohamed Kaouti, par des lectures autorisées de trois de ses œuvres suivies de la dédicace de «Sidna Qdar». Quatre spécialistes de l'art dramatique ont été conviés à parler de l'homme et de son œuvre, devant une assistance «réduite mais distinguée», composée d'hommes politiques, d'artistes et de critiques. C'est au Dr Ahmed Amansour, venu de Meknès, que revenait la lourde charge de parler, en l'espace d'un temps court, de la vie du dramaturge. Il faudra dire qu'il a réussi à disséquer une vie pleine et réussie, en captant l'attention de l'assistance, de bout en bout. Le choix des mots, la bonne connaissance de l'homme, de ses écrits et de sa vie ont permis à Dr Amansour de rendre un vibrant hommage à Mohamed Kaouti. Il rendra hommage à l'homme de grande lecture, qui maîtrise parfaitement la langue arabe, celle de Molière et le dialecte de la Chaouia (Taâroubit). Il parlera du «communiste» et de l'homme de gauche, du dramaturge et de la transplantation «provocateurs», du syndicaliste, du mutualiste, comparé à Sidna Noh et son navire spécial au service de l'art dramatique. L'amitié, en tant que valeur sure chez Kaouti, est également passée en revue pour décrire «l'ami rare», en ces temps de rare amitié Et, tour à tour, Dr Rachid Dawani, Mohamed Bahjaji et Khalid Amine ont fait un voyage au sein des textes de Kaouti, respectivement, «No man's land», «Le ring» et «Sidna Qdar». Chacun avec son style, ils se retrouvent tous pour décrire les voyages de Kaouti entre les mots et les réalités anciennes et nouvelles, loin de la complaisance ambiante. La dimension circulaire de ses textes, «sans tourner dans le vide» est relevée comme un symbole de la créativité et de l'innovation. A l'instar des grands qui s'adressent, par un théâtre populaire, à l'élite. Remerciant la direction du Théâtre national Mohammed V de Rabat, Mohamed Kaouti, ému, fidèle à son humour habituel, a dit sa préférence à un tel hommage, de sa vie, aux «oraisons funèbres», une fois l'artiste n'étant plus de ce monde. Il a également plaidé pour la vie du livre, objet en voie d'extinction, que la mort guette. «La mort du livre, c'est la mort de la culture», dira-t-il. Nous y reviendrons.