Que justice soit faite ! Tel est le message qu'on peut déduire du Congrès constitutif de l'union syndicale des retraités au Maroc (USRM). Affiliée à l'Union marocaine du travail, cette nouvelle entité syndicale veut se porter en tant «qu'interlocuteur principal auprès du gouvernement et des caisses de retraites», comme le souligne son président Abdelali Benabdellah. Pour les organisateurs, le Congrès fut un véritable succès. Plus de 1500 congressistes, représentant toues les provinces du royaume ont y pris part. A peine créée, l'union syndicale compte approximativement 250.000 adhérents appartenant à tous les secteurs : transports, textile, fonction publique… fait savoir Benabdellah. «Je pense qu'un tel effectif va renforcer notre action et nous procurer une certaine force pour notre cause, celle de défendre les droits et acquis des retraités», souligne-t-il. Et de préciser que parmi «nos préoccupations est d'être associé aux Conseils administratifs des diverses caisses de retraites et être considérés comme un véritable partenaire». En fait, la nouvelle entité syndicale reproche au gouvernement et aux responsables des caisses la mauvaise gestion des contributions des salariés. Une gestion qualifiée de «hors- norme», martèle Abdelali Benabdellah. Comment peut-on oser placer l'argent des retraités dans des investissements sans «que les syndicats ne soient inclus dans la prise de décision», laisse-t-il entendre. Le paradoxe, toujours selon notre interlocuteur, c'est qu'il y a des organes de crédits qui bénéficient des prêts avec un taux préférentiel, sachant que cet argent appartient aux retraités, alors que ce n'est pas le cas quand il s'agit de ces mêmes retraités. «C'est de l'aberration pur jus», ajoute notre interlocuteur. Autre point souligné par Abdelali Benabdellah, celui de la pension misérable que perçoivent les retraités à la fin de chaque mois. Ainsi, le syndicat exige au gouvernement de procéder à une revalorisation du point indiciaire, estimé actuellement à presque 11 DH. Ce qui demeure faible par rapport au pouvoir d'achat, souvent à la hausse. Parmi les autres revendications de l'USRM, figure aussi la révision des pensions. Bref, le syndicat veut que le gouvernement procède à l'adoption d'une échelle mobile et ce en fonction du coût réel de la vie. Notons par ailleurs, que la situation des veuves a été traitée amplement lors du congrès constitutif de l'USRM. « Nous espérons que le gouvernement traite ce dossier dans le futur le plus proche », précise le numéro un de l'USRM. «Il est inconcevable que cette catégorie de la société reçoive seulement la moitié de la pension quand le mari décède, sans omettre aussi les répercussions néfastes de l'application d'une telle mesure sur tout le tissu social. Il est temps que l'Etat agisse», proclame Benabdelli.