Une bourse des produits agricoles a été créée vendredi à Rabat au siège du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. Son lancement qui a été présidé par le ministre en présence des directeurs des régions et des cadres centraux de son département, a été qualifié par ces derniers de nouvelle ère pour l'agriculture marocaine. Aziz Akhennouch a pour sa part parlé de réglage du primaire sur l'heure du High Tech. Conçu avec l'assistance de Meditel et de l'Agence de partenariat pour le développement, le nouveau dispositif qui a été réalisé grâce à l'aide de l'Usaid -à qui Akhennouch a rendu un hommage remarqué- permet la collecte et la transmission instantanée de données sur les prix des produits agricoles à partir de relevés sur le terrain communiqués par smartphones à la centrale. Selon une note du ministère, ce dispositif facilite la compilation et la diffusion des niveaux des prix et leur évolution « dans le but d'aider les agents économiques et le gouvernement dans la prise de décision et dans la planification stratégique du secteur.» En pratique, les objectifs sont de moderniser la collecte de l'information et de la rendre disponible en temps réel afin d'en suivre l'évolution au plus près. Le ministre a parlé du projet comme du nouveau visage de l'agriculture marocaine devenue « high-tech » tant au niveau de ses moyens de production qu'en ce qui a trait à sa communication. De surcroît, une agriculture qui a le souci de la transparence puisque « un site web accessible au grand public » lui permettra de prendre connaissance des valeurs sur un marché de référence, ce qui rend aisée la consultation des prix de tous les produits agricoles dans toutes les régions .Le ministre qui a qualifié ce projet de véritable bourse agricole en a parlé comme d'un outil au service tout à la fois du producteur et du consommateur. Il semble toutefois que le consommateur n'ait pas grand bénéfice à en espérer et que ce soit les boursicoteurs et les spéculateurs qui en profitent le plus. Le département de l'agriculture a également présenté son système d'information géographique qui assure un suivi satellitaire de la surface agricole. Il permet de cartographier l'occupation des sols, de suivre la campagne agricole, de délimiter les superficies sinistrées et «plusieurs autres possibilités». Akhannouch a présenté ce dernier outil comme un outil nécessaire au dosage de l'action de l'Etat dans les zones ciblées. Sauf que les concurrents pourront également en faire profit afin de prévoir le temps de la mise sur le marché des productions marocaines et leurs quantités.