La commission de rédaction du programme électoral du PPS pour les législatives, qui a mis les bouchées doubles samedi à Rabat pour en présenter le dernier canevas, est allée aux devants des vœux du Secrétaire général qui l'avait priée, à l'entame de ses travaux, de boucler la boucle de ses propositions afin de tenir les délais. La nécessité de forcer la cadence, plusieurs intervenants en ont convenu qui ont dit l'urgence à présenter au plus tôt les conclusions de deux mois de concertations. En prologue aux travaux, les rapporteurs de la commission, Abdeslam Seddiki et Abdelahad El Fassi comme a fait Abdelouahed Souhail, le président de session pour la synthèse, ont dit les enjeux de cette réunion marathon qui a duré plus de quatre heures d'affilée. Au moment où ce sont de nouveau les programmes des partis qui sont susceptibles d'emporter l'adhésion, il s'agit d'affirmer nettement celui du PPS. Deux versions ont donc été annoncées par les rapporteurs : la formulation exhaustive, et son résumé. Elles partent d'un constat : si progrès économique et social il y a, le développement est loin d'être général et encore moins d'être homogène. Que ce soit dans le domaine de la santé, ou de l'enseignement, ou de l'habitat- qui à la différence du logement englobe l'environnement- ; que ce soit celui de l'emploi ou de la dignité, les écarts sont préoccupants. Pour tenter de les réduire, Seddiki propose un échafaudage basé sur trois piliers : réaliser un taux de croissance moyen de 7%, replacer l'homme au centre du développement et assurer la gouvernance démocratique au moyen notamment de la lutte contre toutes les formes de corruption. Pour la croissance croissante, les propositions du PPS insistent sur la nécessité de lever les obstacles devant l'investissement, en particulier devant les PME-PMI, de lutter contre l'économie de rente par le respect des règles de la concurrence, d'améliorer la compétitivité et de favoriser les secteurs à fort potentiel d'emploi. Le deuxième axe de développement commande de faire du développement des secteurs sociaux la priorité. Santé, éducation, loisirs, retraites….sont alors à refonder dans le cadre d'une répartition plus équitable des richesses. De même qu'il faut réduire les écarts entre cités et campagnes, réviser le plan vert, réduire le gap entre hauts et bas salaires, reconsidérer le service public, généraliser la couverture médicale, lutter contre les déperditions scolaires, œuvrer pour la parité, encourager la culture, combattre la marginalisation et la pauvreté…en un mot rendre sa dignité au citoyen. Troisième fondement : la gouvernance démocratique par la lutte contre la corruption et les privilèges, la généralisation des inspections et des audits des établissements et des marchés publics, le réaménagement de l'administration et l'adoption de lois de programmation. Car de la gouvernance démocratique dépend aussi le rayonnement du Maroc dans le monde. Dans sa synthèse, Abdelouahed Souhail a dit les choses nettement : ce qui va faire la différence lors des prochaines élections, c'est le programme .Il a alors déclaré les fondements de celui du PPS : la croissance, le développement homogène ainsi que la solidarité et la justice sociale. La solution à la plupart des problèmes, c'est le développement a-t-il déclaré, et comme il n'y a pas de développement sans investissement et que celui-ci suppose la présence de l'Etat tant au centre que dans les régions, l'Etat est donc nécessaire. A partir de là, le secteur public doit s'associer au privé pour produire en offre intérieure et à l'export, afin de tenir meilleur rang dans le grand monde et de réaliser une plus grande intégration aux ensembles régionaux, et afin de réaliser un plus net équilibre des balances commerciale et de paiement…. Mais comme il n'y a pas d'investissement sans financement, il faut donc encourager l'épargne, lutter contre la rente, améliorer l'assiette de l'impôt…Et toujours, il faut lutter contre la corruption, car ce n'est pas seulement une question d'éthique, c'est en plus, une question de développement économique et social. En définitive, ont convenu les militants membres de la commission de rédaction, c'est tout un programme. PAGE 1