A dix mois de l'élection présidentielle en France, la Fête de l'Humanité, qui s'est déroulée du 16 au 18 septembre 2011 au Parc de la Courneuve de Paris, a constitué un passage obligé pour les leaders de la gauche française. Plus particulièrement pour les candidats à l'élection primaire du Parti socialiste. Tout le beau monde de l'arc-en-ciel de la gauche, à trois exceptions près, a fait le déplacement pour rencontrer Jean-Luc Mélenchon, candidat à la Présidentielle du Front de gauche (Parti communiste-Parti de Gauche et Gauche unitaire), et Paul Laurent, Secrétaire national du PCF et président du Conseil de campagne du Front. Et si François Hollande a choisi de bouder l'événement en prévoyant autre chose, ses concurrents ont profité de la Fête pour lier langue avec le Front de gauche, en ouvrant des brèches unitaires. Un vrai bal politique avec des discussions courtes mais fortes, selon Mélenchon. Les ténors du PS (Royal, Aubry, Duflot, Hanon et bien d'autres, en passant à la Courneuve, sont venus avec quelques propositions de gauche. Presque tous ont tenu à s'habiller en rouge, souvent marié au bleu ou au blanc… l'histoire d'être en phase avec la Fête mais symbole de cette ouverture à gauche et une main tendue au peuple de gauche… qui reste dynamique et présent dans les combats au quotidien. Et pour cause, Paul Laurent, a appelé le PS et ses candidats, dès l'ouverture de la Fête, à « être de gauche » par « une confrontation positive à gauche », suivi par Jean-Luc Mélenchon, qui remarque « la fin du mépris ». Réponse de la bergère au (x) berger (s), Ségolène Royal fait une annonce. Elle préconise un projet de loi avec le Front de gauche sur « le contrôle financier et les licenciements boursiers » . Les efforts du Front ne sont pas restés vains. Pour sa part, Martine Aubry trouvera des idées intéressantes dans ses discussions avec Laurent et Mélenchon. Des convergences sont apparues entre le PCF et le Front de gauche, d'une part, et les candidats du PS présents à la Fête La foule a diversement interprété les passages et les prises de positions socialistes et le show politique et médiatique, à l'américaine des deux candidates socialistes a été parfois mal apprécié. C'est normal en démocratie. Mélenchon était la « vedette » de la Fête. Omniprésent, dans les stands et les allées de la Fête, il a donné la preuve d'une force de frappe intelligente mais intraitable sur les choix politiques à prendre et « la révolution citoyenne » Cependant, le débat public se poursuivait dans les dizaines de stands. L'Agora de l'Humanité, le village du Monde, les chapiteaux du PCF, du Parti de gauche et de nombreux stands ont accueilli de nombreux forums et rencontres autour de thématiques d'actualité, en France et à l'international. Les stands du PCF ont connu une animation politique particulière avec des rencontres et des tables rondes traitant de divers aspects de la politique française et des «dégâts de Sarkozi», et l'enthousiasme était à son paroxysme pour que la 81ème édition de la Fête de l'Huma soit «la dernière de l'ère Sarkoy». La question palestinienne et le « printemps arabe » ont eu la part belle au débat, en plus d'«un stade pour Gaza», un tournoi de football sur place, dans un terrain confectionné à l'occasion. Samir Amine, en grand connaisseur, aura été, parmi de nombreux intervenants dans différents stands, celui qui a ébahi l'assistance par la rigueur de sa pensée, axée autour de la démocratie sociale, comme seul gage de la réussite des soulèvements arabes. Sous peine de recul des embryons démocratiques au Proche Orient et au Maghreb. Les situations politiques, économiques et sociales dans les pays arabes et en Afrique ont eu leur part dans les nombreux débats, comme la Grèce et l'Espagne, pays européens menacés de banqueroute… La délégation du Parti du progrès et du socialisme et de son organe de presse Al Bayane à la Fête de l'Huma a eu de multiples contacts et conversations avec les responsables de la Gauche française, notamment Paul Laurent, leader du PCF, et Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, ainsi qu'avec des représentants de forces politiques étrangère et des acteurs de la société civile parmi la diaspora marocaine en France.