Le débat, animant la scène politique ces derniers temps sur la représentativité des femmes et des jeunes à la chambre des représentants, prend des tournures qui frôlent le ridicule. Un débat qui devient contre-productif et qui desservirait, en fin de compte, la vraie cause des uns et des autres, qui est celle d'une meilleure participation à la vie politique de notre pays. Pour le citoyen lambda, il s'agit d'un débat entre deux composantes de la haute sphère politique partisane qui se disputent des places au soleil. Une sordide rente politique qui profiterait plutôt aux cadres politiques engagés dans les secteurs des femmes et des organisations des jeunes des partis. Malgré l'accord de principe établi entre les principaux partis nationaux et le ministère de l'intérieur, dans le cadre d'une approche consensuelle, sur la représentativité des femmes et des jeunes à travers la liste nationale mixte, le mouvement féminin continue de plaider pour la parité. Il s'agit, en fait, d'un combat légitime en phase avec l'esprit et les dispositions de la nouvelle constitution. Mais là ou il y a déception, c'est dans les outils revendiqués pour arriver à ce noble objectif qui est la parité : La liste nationale et rien d'autre que la liste nationale, aussi large que possible et réservée uniquement aux femmes (s'il vous plaît). Pour certaines militantes de la cause, il n'est pas question de partager cet acquis avec les jeunes, auxquels elles préconisent d'autres mesures qui leur permettraient d'inciter les partis politiques à les placer sur les listes locales. Que répondent les mouvements des jeunes de leur côté ? Certains proposent que la moitié des 60 sièges qui devraient revenir aux femmes soit consacrée aux jeunes militantes, puisque le projet de loi limite les 30 sièges jeunes au sexe masculin. D'autres arguent que les femmes élues de la liste nationale ont vécu deux expériences électorales qu'elles n'ont pas su fructifier. Pour eux, les députés femmes, au lieu de chercher un ancrage sur le terrain des circonscriptions locales, se sont engouffrées dans des guerres intestines favorisées par le manque de démocratie interne au sein de certains partis. L'actuel projet vient d'ailleurs de limiter la candidature à une seule fois pour les députés issus de la liste nationale. L'hégémonie s'installe donc et risque de décourager plus d'un et plus d'une, quand à la participation aux prochaines élections. Devant cette cacophonie, le débat semble s'éloigner de son vrai sens. A quelques semaines seulement des élections, l'intelligencia partisane devrait très vite se pencher sur les questions du développement, de la croissance, de la lutte contre le chômage en particulier chez les jeunes diplômés, de l'éradication de l'analphabétisme, de la gouvernance de notre administration, et celle de nos villes et de notre territoire en général, de la pauvreté et l'accès au logement pour tous. Les vraies questions d'aujourd'hui sont liées aux conséquences sur notre pays de la crise économique et financière de nos principaux partenaires européens. Comment réduire notre déficit budgétaire et le niveau d'endettement ? Quelle réforme fiscale devrons- nous entreprendre ? Quelle réforme pour la caisse de compensation pour mieux cibler la pauvreté et la précarité ? Comment réagir face au déficit commercial et son incidence sur nos réserves de change ? Voilà les questions qui devraient nous préoccuper et qui attendent de nous des réponses politiques avant tout, portées par des élites politiques nouvelles sans considérations ni d'âge ni de sexe mais seulement de compétence, d'expérience et d'engagement politique. membre du Bureau Politique du PPS