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Nabil Benabdallah à la rencontre des cadres à Casablanca : La Koutla démocratique demeure l'ossature du changement et des réformes : Nécessité d'une volonté politique supérieure pour faire dégager des institutions crédibles
La deuxième rencontre avec les cadres, entrant dans le cadre des «Portes ouvertes du PPS», a été l'occasion pour Nabil Benabdallah de faire le point sur la situation politique et sociale au Maroc. Le Ftour-débat, organisé jeudi à Casablanca par la région de Casablanca et introduit par Abdelahad Fassi Fihri, membre du Bureau politique, a réuni plusieurs dizaines d'intellectuels et de cadres politiques, économiques et socioculturels, qui ont contribué à la réflexion et à l'analyse du PPS sur l'après-référendum et l'avenir de la démocratie. Le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme a fait un tour d'horizon sur l'évolution de la situation politique et qualifié l'étape de « complexe et difficile », malgré le fait que le Maroc a « pu gérer la situation, à l'inverse de pays arabes (Syrie, Libye, Egypte, Tunisie…), aujourd'hui dans la tourmente. Mais le dirigeant du PPS s'est interrogé si le Maroc a « dépassé effectivement et définitivement cette étape ». Le plébiscite de la nouvelle constitution n'est pas suffisant, selon lui. D'abord, «il est impératif de matérialiser les contenus avancés de la nouvelle Constitution» et d'adopter une approche politique, «à la hauteur», qui rompt avec les pratiques malsaines, notamment celles ayant entaché les élections législatives de 2007 et qui avaient atteint leur paroxysme avec le scrutin communal de 2009. « Aujourd'hui, le Maroc a grandement besoin d'institutions élues authentiques et crédibles ». La principale tâche de l'heure est que «le peuple retrouve sa confiance dans les institutions» mais cela ne serait pas une chose aisée, étant donné que «toutes les hypothèses sont possibles, y compris la remise en cause des derniers acquis». L'étape d'aujourd'hui est cruciale. Non à cause du processus électoral qui durera près d'une année, mais à cause « des approches controverses sur les institutions à élire et le défi, aujourd'hui est doter le pays d'institutions crédibles qui jouissent de la confiance du peuple et des élites et compétences». Le leader du PPS a émis ses « craintes » de voir les « dépravateurs des élections » revenir en force au niveau des institutions élues, par le biais de l'argent sale et répéter le scénario d'un «parlement avec les même créatures électorales et les mêmes orientations, si l'approche ne change pas par rapport à celle de 2007». Et, pour que le changement soit réel, surtout après l'adoption du référendum constitutionnel, il faudra «une volonté politique supérieure pour faire dégager des institutions crédibles et être en mesure de vaincre les défis qui se posent au Maroc». A ce sujet, il a abordé la dernière «alliance de quatre partis» de droite, qui est, selon lui, légitime, mais qui «ne peut constituer une alternative» car ils prêchent par «manque d'autonomie » et ont contribué amplement, de l'avis des démocrates, à la dénaturation de la volonté des électeurs et sont responsables des principaux maux qu'ils reprochent aujourd'hui au reste de la classe politique… Dans ce cadre, il a tiré la sonnette sur les dangers que recèle cette alliance, en «interpellant les autres partis de la Koutla démocratique afin d'être interactifs» et de mesurer l'ampleur des risques… Pour Nabil Benabdalah, dans la conjoncture actuelle, la Koutla démocratique demeure, malgré ses faiblesses, le seul rempart pour le changement et les réformes et que «le PPS oeuvrera dans le sens qu'elle soit la colonne vertébrale du processus du changement». Il a révélé, au passage, qu'une réunion entre les trois partis de la Koutla démocratique est prévue (vendredi ou samedi), et que le PPS rencontrera les autres courants de gauche (à l'exception d' «Annahj addimocrati») afin de les sensibiliser sur la nouvelle manœuvre des forces qui craignent le changement démocratique. La démarche du PPS est destinée à «refaire naître le corps progressiste, dans la perspective d'élaborer des positions communes sur l'approche électorale, le programme gouvernemental et les meilleurs moyens de traduire les contenus de la nouvelle Constitution. Pour Nabil Benabdallah, «la voix des hommes et femmes de gauche doit être unifiée, surtout que l'étape actuelle impose l'émergence de forces politiques en mesure de répondre positivement aux revendications des citoyens aspirant à la vie décente et digne», tout en renforçant les acquis démocratiques. Avec ces forces et tous les démocrates sincères, le PPS entend et réaffirme sa détermination à « lutter pour changer la réalité » et que la seule garantie d'aller de l'avant, dans l'édification d'institutions démocratiques, demeure « la participation la plus large des citoyens aux prochaines échéances électorales ». Le Secrétaire général du PPS s'est longuement arrêté sur la question de la représentativité féminine aux élections législatives du 25 novembre prochain. Après avoir rappelé les luttes pionnières menées par le Parti en faveur de « la discrimination positive », Nabil Benabdallah a tenu à exprimer le soutien du PPS à une « meilleure représentativité par rapport à 2007 ». Mais cet acquis ne devra pas, selon le Secrétaire général du PPS, occulter la vision stratégique qui consiste à faire émerger une élite de jeunes et de cadres afin de mettre un terme à la domination numérique d'élus dépravateurs. Autrement dit, la bataille d'aujourd'hui ne se mesure pas uniquement en nombre de femmes élues mais plutôt en termes de route barrée à ceux qui veulent encore dévoyer le processus démocratique et électoral de son chemin.