Après plusieurs semaines de concertations sur l'agenda électoral et les pré-projets électoraux, les partenaires politiques semblent voir le bout du tunnel. La réunion tenue samedi entre le Ministère de l'Intérieur et les principaux partis politiques a permis d'avoir une certaine visibilité. Mais contrairement à des déclarations et à des articles de presse, le département de Taïeb Cherkaoui a démenti que «la date du 11 novembre ait été retenue comme jour du déroulement du scrutin des prochaines élections législatives. Selon la Map, qui cite des «sources du ministère de l'Intérieur», la date du 11 novembre «ne revêt aucun caractère officiel, mais a été présentée aux partis politiques comme une hypothèse de travail» lors de ladite réunion avec les formations politiques. Cette réunion était destinée, notamment, à fixer la date du scrutin. Mais, selon plusieurs dirigeants politiques, lors de la réunion de samedi, le ministre de l'Intérieur a fait le point sur l'avancée des concertations et des textes électoraux et «mis sur la table» les positions des partis sur les principaux pré-projets. Il a également mis en relief les réserves de certaines formations sur tel ou tel point, en soulignant que le ministère n'a pas de position sur la question de l'agenda et qu'il n'a pas de «date». Il a laissé comprendre que ce sont les partis qui doivent converger vers une date. Dans la discussion qui a suivi, certains leaders politiques ont avancé la date du 11 novembre comme jour du scrutin législatif anticipé. Et, si l'on croit la précision du Ministère, cela ne représente qu'un repère et une «hypothèse de travail». Il est vrai que d'autres forces politiques avancent la date du 28 octobre ou celle du 25 novembre. Car le 11 novembre vient juste après l' «L'aïd al adha» (le 8 novembre) et il faudra éviter que les potentiels corrupteurs électoraux n'exploitent la campagne électorale par l'offre de moutons aux électeurs démunis ou inconscients des enjeux de 2011. Quoique d'aucuns ne sont pas contre un scrutin le 18 novembre, qui coïncide avec la Fête de l'indépendance. De même, selon certaines sources, le ministère ne cherche pas à imposer une date mais essaie de voir celle vers laquelle « il y a une certaine convergence ». Fin octobre ou en novembre ? Peu importe. L'essentiel, selon plusieurs hommes politiques, dépend de la nature des textes électoraux qui feront l'objet d'un consensus. A ce sujet, il faudra souligner que quelques textes sont fin prêts et ne présentent pas de divergences fondamentales. Il s'agit de l'observation des élections et du renouvellement des listes électorales. Le pré-projet de loi organique de la Chambre des représentants et celui sur les partis politiques restent marqués par des différences, parfois de taille, entre les partenaires politiques. Il s'agit surtout de la question de la liste nationale et des circonscriptions électorales. D'ailleurs, Taïeb Cherkaoui, après un constat de dispersion des avis, a demandé aux leaders politiques de rester « en alerte » dimanche et lundi, dans l'optique d'une nouvelle réunion pour trancher ces questions. Pour la liste nationale, les propositions vont de 90 à 120 sièges, qui seront consacrés à la « discrimination positive » des femmes, des cadres et jeunes. Mais le mouvement féminin veut garder sa liste autonome ou au pire obtenir une meilleure représentativité de la femme, supérieur à la moyenne africaine (25%)… même dans le cadre d'une liste de cadres et sans limite d'âge. L'essentiel est de garantir une bonne dose de femmes battantes au prochain Parlement, qui travaillera sous l'impulsion de la nouvelle constitution, donnant la part belle aux questions de l'égalité homme/femme.