L'approche de réinsertion adoptée par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) sert de bouclier pour une meilleure immunisation contre les risques et dérives extrémistes, ont affirmé vendredi deux anciens détenus condamnés pour des faits liés à l'extrémisme et au terrorisme. Aux yeux de Abdellah El Youssoufi, un ancien détenu dans le cadre de la loi anti-terroriste, a souligné lors d'une rencontre de communication organisée vendredi par la DGAPR dans la prison locale de Salé, que le programme novateur « Moussalaha » a été un tournant majeur dans sa vie. Il a précisé que les sessions de formation sur les aspects psychologique, intellectuel, juridique et des droits de l'Homme, dispensées dans le cadre du programme, lui ont permis d'être mieux sensibilisé et immunisé contre l'extrémisme, quelle qu'en soit la source ou l'influence. Grâce à l'approche éclairée véhiculée par « Moussalaha », El Youssoufi a procédé à la révision d'un ensemble d'idées erronées qu'il avait fait siennes au sujet de son pays et de ses institutions. Ce programme, a-t-il ajouté, lui a permis de surmonter petit à petit une situation difficile. Depuis son incarcération, il s'est inscrit dans une sorte de réinsertion continue, en poursuivant ses études, en bénéficiant d'une formation professionnelle et en participant à toutes les activités organisées par la DGAPR. De l'avis de cet ancien prisonnier, le temps passé en prison n'était pas une période de privation de liberté, mais plutôt une période de réconciliation avec soi-même, de remise en question et d'autocritique. Il a estimé que la présence d'une bibliothèque de l'établissement pénitentiaire l'a tant aidé à aller de l'avant dans les études et à obtenir son baccalauréat, ainsi qu'à mieux se connaître et découvrir le monde par la lecture. Il a aussi fait savoir qu'il a accepté, sans hésitation et avec conviction, d'adhérer au programme « Moussalaha », soulignant que sa participation à ce programme l'a poussé à le poursuivre malgré la fin de sa peine d'emprisonnement. Et de conclure que toutes les institutions au Maroc déploient d'énormes efforts pour la lutte contre les idées extrémistes et que l'approche déployée en la matière représente de nos jours un modèle à suivre, puisqu'elle s'appuie sur les dimensions humaine, religieuse, intellectuelle et des droits de l'Homme. Pour sa part, Mohamed Damir, également ancien détenu dans une affaire liée au terrorisme, a affirmé dans un témoignage similaire que les programmes de réhabilitation de la DGAPR ouvrent la voie aux détenus, après leur libération, pour une meilleure insertion et une intégration positive au sein de la société. Il a indiqué avoir mené un combat psychologique difficile en raison de son incarcération pour des faits de terrorisme et d'extrémisme, mais cette « épreuve » s'est transformée en une « chance », à la faveur de l'approche multidimensionnelle du programme « Moussalaha ». Il a soutenu que la réconciliation avec soi-même et la réussite dans la vie en toute quiétude sont plus importantes que la libération elle-même du détenu, notant que la stabilité de l'état psychologique demeure la pierre angulaire pour surmonter les moments difficiles. Cette rencontre de communication, à laquelle a pris part le Délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, a été marquée par la projection d'un film institutionnel retraçant les efforts de la DGAPR en matière de gestion du dossier des détenus condamnés dans des affaires d'extrémisme et de terrorisme. Elle a été rehaussée par la présentation d'une pièce de théâtre interprétée par des détenus et traitant de « la pensée extrémiste » et s'inscrivant dans le cadre du programme « Mohakama ». W.R