Le président du groupement des annonceurs du Maroc (GAM) Youssef Chikhi, prévoit que dans la perspective de la sortie de la crise Coronavirus, 90% des annonceurs vont débloquer leurs budgets dédiés à la publicité d'ici la fin de l'année. Des budgets très impactés actuellement par cette crise. Il a, par conséquent, appelé les annonceurs à «s'adapter aux changements constatés dans le comportement des consommateurs » du fait de la pandémie, et souligné la nécessité de faire preuve d'initiative et de sens de l'adaptation. Ces appels ont été lancés lors d'une visioconférence qui a connu, lundi, la participation de plusieurs professionnels de la publicité et de la communication. Organisée autour de la thématique « Post-confinement, comment les entreprises marocaines envisagent-elles leur stratégie de marques et communication? », les intervenants ont débattu, notamment, de l'impact de la crise sur le digital et sur le webmarketing, des campagnes, et des budgets, ainsi que des intentions des annonceurs à court et à moyen termes. Concernant la situation de la presse durant la crise, le président a constaté que les médias ont continué à faire leur travail malgré l'arrêt des journaux papiers et une baisse importante des prix des communications médias, notant « une évolution de la presse électronique » ainsi qu'une «orientation des gens vers une information fiable », une allusion à la propagation des fausse informations au Maroc. Les intervenants ont également relevé que « les annonceurs ont accéléré, dans ce contexte inattendu, leur transformation digitale d'une manière exponentielle comparativement aux années passées ». Youssef Chikhi, également Directeur de communication à l'OFPPT, a estimé que « notre responsabilité en tant que marques est de continuer à jouer notre rôle de marque citoyenne et d'accompagner les initiatives prises jusqu'à présent ». Cette rencontre était également l'occasion pour présenter des résultats de l'étude réalisée par le GAM en partenariat avec Opinion Way sur le comportement des marques marocaines face à la crise du COVID-19. Durant ces derniers mois, les annonceurs ont, ainsi, eu « une présence plus accentuée sur les canaux digitaux et un engagement citoyen appuyé ». Selon cette étude, environ 8 % des marques ont déclaré avoir reporté leur budget de communication à cause de la crise. Durant cette période, la consommation de la télévision a également connu une progression inédite, avec une moyenne de 6h par jours pour les marocains, comparé à 4 h par jour en France. Cette «confiance retrouvée » s'est illustrée, notamment, avec « une très belle compagne » publicitaire durant le mois de ramadan, notamment pour les secteurs de l'agroalimentaire. Salim Cheikh, Directeur Général de 2M, a également estimé, qu'à l'avenir « il faut déconfiner les marques sans attendre la décision du gouvernement de libérer les entreprises ». Les marques doivent, selon lui, voir ce qui se passe dans la société « quitte à fâcher la société », citant l'exemple de ce qui se fait aux USA avec des compagnes publicitaires comme celle de la société « Nike ». De son côté, Monique Elgrichi, Directeur Général de l'agence de communication « Mosaik » a constaté que « notre activité n'a pas baissé mais notre revenu oui » et que « cette crise a mis en lumière le caractère crucial du numérique ». Elle a relevé que « les gens sont inquiets et nous avons le pouvoir et la responsabilité de leur donner le goût de vivre et de les rassurer pour développer l'achat, car la communication est au cœur de la reprise économique » a t – elle souligné.