" En liant la problématique migratoire à l'impératif de développement, la conférence de Rabat se doit d'apporter une réponse globale, ambitieuse et durable à la question de la gestion des flux migratoires ". C'est en ces termes que Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a décliné, lors du discours d'ouverture, la démarche marocaine qui a trait à la question de la migration irrégulière. Le ministre a mis en exergue la volonté du Maroc d'inscrire cette problématique dans un cadre régional et international afin de dépasser les discours et de jeter les bases d'une coopération renouvelée entre les pays émetteurs de migrants et l'Europe. Mohamed Benaïssa a réitéré par cette même occasion la volonté du Maroc, sous l'impulsion de son Souverain, que soit adoptée une approche globale empreinte de solidarité au sein même de l'espace régional. L'objectif de cette démarche est de permettre à l'ensemble des parties concernées par cette question d'aborder toutes les facettes de cette problématique, en accordant une attention particulière aux causes profondes de ce phénomène. Le ministre des Affaires étrangères a également insisté sur le fait que le Maroc privilégie l'adoption par la conférence de Rabat d'une approche positive et plus dynamique de la migration et ce, à travers notamment une optimisation du potentiel des migrations longue durée, circulaires et temporaires. Le Maroc, par la voix de M. Benaïssa, voudrait que la dignité et les droits des migrants africains soient préservés et leur diversité civilisationnelle, culturelle et religieuse garantie. Dans son allocution, Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères, a appelé à prendre pendant cette conférence la question migratoire dans sa globalité, en mettant l'accent sur le développement durable et le co-développement, en organisant, de concert, la mobilité des migrants à travers l'accès à la migration légale et enfin, en combattant, de manière résolue, les migrations irrégulières. L'objectif étant de construire un partenariat nouveau et d'approuver une déclaration politique et un plan d'action qui permettraient d'agir à tous les pays concernés. D'ailleurs, la délégation française, venue en force, avec pas moins de quatre ministres, a fait circuler les propositions françaises pour la mise en œuvre du plan d'action. Ces propositions consistent en la création d'un observatoire euro-africain des migrations, mais également en des mesures visant favoriser le co-développement et le développement local, la mobilité des compétences et enfin, la lutte contre l'immigration irrégulière à travers des campagnes d'information, des accords de réadmission, des systèmes d'alerte précoce et la lutte contre les filières et la traite des êtres humains.