Le festival "Jazz au Chellah, qui vient de baisser le rideau, mardi soir, à Rabat a tenu toutes ses promesses, en faisant vibrer les mélomanes, cinq jours durant, aux rythmes du Jazz et des fusions entre les différents artistes et musiciens marocains et européens. "Les rencontres ont été très intéressantes et passionnantes", a déclaré à la MAP le directeur artistique du festival M.Adam Pieronczyk, ajoutant que le festival "Jazz au Chellah" a proposé chaque soirée deux concerts et une rencontre avec des musiciens marocains. Cette soirée de clôture a été animée au début par le jeune écossais Seb Rochford, l'un des batteurs les plus en vogue en Angleterre et talentueux pianiste. Egalement compositeur, producteur et remixeur, ses influences musicales multiples vont de la musique électronique contemporaine au jazz avant-gardiste, en passant par la musique punk pure et dure, le hip hop, le drum n bass et le jazz électrique. Avant la rencontre avec Jil Jilala, le site historique du Chellah a accueilli le trio allemand Stockhausen-Comisso-Thomé, qui a émerveillé l'assistance par une musique intuitive, fervente et éclatante, par des titres de chanson comme "Souffle", "Vent d'Afghanistan" ou encore "Ciel vert brûlant". Le trio allemand est composé du pianiste Angelo Comisso, du batteur Christian Thomé et du trompettiste virtuose Markus Stockhausen, fils du célèbre compositeur de musique contemporaine Karlheinz Stockhausen et grand spécialiste de littérature musicale classique, jazz et contemporaine pour la trompette. Fondé dans les années soixante-dix à Marrakech, le groupe Jil Jilala demeure une référence incontournable sur la scène musicale marocaine et à travers tout le Maghreb. Traitant de sujets de la vie quotidienne et de problèmes sociaux, leur musique combine toutes les mélodies et les rythmes du folklore marocain notamment malhoun, gnawa. Mme. Rosamaria Gili, conseiller culturel à la Délégation de la Commission européenne à Rabat, s'est déclarée satisfaite du déroulement de cette manifestation culturelle et surtout ravie de voir un large public de jeunes marocains assister en masse aux concerts. "Le but de l'organisation d'un tel événement est de présenter l'Europe à travers sa musique et dans le respect de la différence", a-t-elle déclaré à la MAP, ajoutant que les fusions sur scènes ont été très réussies. Mme. Gili a également souligné que les prix des billets restent symboliques et les recettes vont financer une tournée des enfants du Cirque Chemsy dans des villes du Moyen-Atlas et de la région de Khouribga. L'année dernière, les recettes ont permis le financement des actions de quatre associations locales oeuvrant en faveur des jeunes et des enfants, a-t-elle précisé. Au programme de ce rendez-vous musical, figurait également un festival-off baptisé "Scène jeunes espoirs" tenu samedi au jardin Nouzhat Hassan avec la participation de quatre formations musicales : "Midnigh Shem's", "Afouss", "Jazz trois quarts" et "Links". Durant ces cinq jours, les artistes sont partis au contact du public lors de rencontres spontanées et improvisées à l'école de Cirque Chemsy, dans un établissement pénitentiaire à Salé et lundi après midi à l'hôpital psychiatrique de Salé.