· La décision a été prise par la commune urbaine · Barid Al Maghrib, maître d'ouvrage, dit ne pas pouvoir faire marche arrière LE Conseil régional de l'ordre des architectes du Sud (CROAS) continue à se mobiliser pour la préservation des monuments symboles de la reconstruction de la ville. Pour l'heure, la poste principale est l'édifice qui suscite encore aujourd'hui les inquiétudes de la profession. Et pour cause, Barid Al Maghrib a entrepris des travaux de rénovation dans le bâtiment. Ce qui a suscité une levée de boucliers dans le milieu des architectes et particulièrement de la part des femmes architectes du Sud (Association solidaire des architectes du Sud (Asas)). De fait, ce que tous ces intervenants réclament, c'est une remise en état du bâtiment. «Nous avons, depuis le 24 juin 2009, attiré l'attention de Barid Al Maghrib sur le fait qu'un intérêt particulier devait se porter quant à l'esprit de réaménagement de cette poste, et nous aurions espéré voir des priorités s'organiser au niveau du chantier», souligne un membre du Croas. Pour les membres de cette entité, il est «urgent que le maître d'ouvrage et l'architecte en charge du projet temporisent au moins sur les travaux prévus dans le hall d'accueil». Mais les responsables du chantier disent ne pas pouvoir faire marche arrière. Le maître d'œuvre explique que les marchés sont passés et qu'il est difficile d'arrêter les choses pour des contraintes de budget et de planning. Il se veut cependant rassurant en soulignant que «le maximum sera fait pour remettre en état de 50 ou 60% du hall d'entrée». Mais la commission des architectes constituée pour le suivi de ce chantier, tout comme les élus de la commune urbaine ne veulent pas de demi-mesure. Ils tiennent à ce qu'aucun changement ne soit apporté à la façade et au hall d'entrée du bâtiment. «Des plans originaux de l'architecte Zevacco, qui a conçu cet édifice, existent, il suffit de s'y coller, tout en y intégrant les contraintes de technologie moderne dont Barid Al Maghrib a besoin», soulignent-ils dans un PV de réunion, dont L'Economiste détient copie. Et devant l'absence de mesures particulières de la part du maître d'ouvrage et du maître d'œuvre à se conformer aux recommandations communiquées par la profession, Tariq Kabbage, maire de la ville, a signé la décision d'arrêt du chantier la semaine dernière. Cette mesure devait être mise en application vendredi dernier par l'autorité locale. Affaire donc à suivre Sauvetage LE dossier de la poste, aujourd'hui d'actualité dans la ville, ne se limite pas uniquement à ce chantier. Il remet sur le tapis la question de la préservation des bâtiments de la reconstruction d'Agadir. Une commission s'est constituée récemment à cet effet. Elle regroupe, entre autres, des représentants d'architectes, des élus, des représentants de l'association Do.co.mo.mo-Maroc (documentation et conservation du mouvement moderne en architecture et paysage urbain du XXe siècle). Pour ces derniers, l'urgence c'est de sauver la poste. Barid Al Maghrib a entrepris le réaménagement de l'intérieur du bâtiment alors que le Conseil régional de l'Ordre des architectes et les élus tiennent à ce qu'aucun changement ne soit apporté à la façade et au hall d'entrée du bâtiment.