· Le ministre de l'Agriculture a pris des engagements vis-à-vis des professionnels du secteur des fruits et légumes · Convention collective, examen du statut des travailleurs saisonniers … parmi les priorités · Le projet de la station de dessalement accéléré LES agriculteurs du Souss retrouvent le moral. La réunion qu'ils ont eue avec Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, le 22 juin à Agadir, devrait apaiser les tensions sociales et grèves sauvages qui secouent le secteur des fruits et légumes depuis plusieurs mois. Et s'il n'y a pas de solution miracle, le dialogue est en tout cas ouvert entre les différents interlocuteurs: l'Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (Apefel), l'Association des producteurs exportateurs de maraîchage et primeurs du Souss (Aspem) et l'Association des Espagnols investisseurs dans le Souss et le gouvernement. En effet, Akhannouch s'est engagé «à œuvrer pour l'amélioration du climat social au sein de la filière». Un tournant après plusieurs mois d'inertie des autorités compétentes. Et le ministre en rencontrant les opérateurs et en écoutant leurs doléances a éteint un incendie. Désormais, le dossier devrait être traité au niveau des différents départements ministériels et autorités territoriales concernées. En clair, c'est une affaire du ressort du gouvernement. «Reste maintenant à concrétiser la démarche par des actions et des mesures. Car il s'agit de préserver l'activité dans la région et l'emploi pour plus de 60.000 personnes», indique Abderrazak Mouisset, président de l'Apefel. En attendant, les investisseurs (notamment espagnols et représentant quelque 35 sociétés) qui avaient menacé de quitter la région ont décidé d'attendre les mesures qui sortiront des négociations. A noter que des entreprises - usées par les grèves à répétition - ont déjà mis la clé sous le paillasson. Aussi, la situation est-elle urgente et le temps joue contre la région. Le ministre devra donc jouer avec finesse pour contenter toutes les parties. Car si les agriculteurs sont victimes des grèves non fondées, les travailleurs ont aussi leur mot à dire. Il faudra rectifier les ratés du code du travail parce que le législateur a oublié d'intégrer la saisonnalité du travailleur agricole. De fait, pendant 4 mois, ce dernier se retrouve au chômage. Quatre mois que le gouvernement devra prendre en charge d'une manière ou d'une autre. Akhannouch a promis d'intervenir auprès du ministère de l'Emploi et d'examiner le projet d'une convention collective. Par ailleurs, le projet de dessalement d'eau de mer devrait être accéléré. L'objectif est de doter la zone de Chtouka d'une station d'une capacité de 50 à 60 millions de m3 pour irriguer quelque 8.000 hectares, zone où est concentrée la production maraîchère. Performances DANS la région d'Agadir, le secteur horticole occupe 27.000 hectares et produits, en année normale, plus de 1,5 million de tonnes de fruits et légumes. Il génère 5 milliards de DH sous forme de devises et assure chaque année plus de 60 millions de journées de travail. Cette année, malgré les difficultés, les exportations de primeurs ont évolué de 11% en comparaison avec la campagne précédente et avec une remarquable performance dans les expéditions de tomates qui ont progressé de 21%. A noter que ces performances ont été réalisées pour l'essentiel avant le début des conflits sociaux.