Le Conseil de sécurité de l'ONU vient d'enterrer l'option de l'indépendance du Sahara. Dans une résolution, longuement discutée et difficilement négociée, mais qui a été adoptée à l'unanimité, l'instance onusienne a décrété l'irréalisme et l'irréalisabilité de toute solution autre que l'autonomie. Une première. Jamais, auparavant, une résolution n'a été aussi claire et précise quant à l'avenir de la question du Sahara. Le Conseil «fait sienne la recommandation formulée dans le rapport (NDLR, rapport de Ban Ki-moon) selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d'un esprit de compromis pour maintenir l'élan imprimé au processus de négociations», indique la résolution 1813. Un texte qui montre que les messages du secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel pour l'affaire du Sahara, Peter van Walsum a été bien reçu. Les membres du Conseil ont ainsi réitéré leur «soutien sans réserve à l'engagement pris par le Secrétaire général et son envoyé personnel d'œuvrer en vue d'une solution à la question du Sahara occidental». Une sorte de réhabilitation claire et ferme de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU. Le rapport de ce dernier devant le Conseil de sécurité, il y a deux semaines avait été sévèrement critiqué par l'Algérie et le Polisario. Ces derniers sont allés jusqu'à exiger sa démission l'accusant d'avoir perdu sa neutralité en « adhérant à la thèse marocaine ». Le diplomate hollandais n'ayant fait qu'exposer devant les quinze membres du Conseil les conclusions de ses trois années de médiation dans le conflit, a vu ses conclusions devenir la base d'une résolution qui fera date dans les annales de l'ONU. «J'ai senti le besoin de réitérer cette conclusion que l'indépendance du Sahara occidental n'est pas un objectif réalisable», car il semble, avait-t-il dit, que «cette conclusion aurait été éclipsée durant les pourparlers sur le Sahara alors même que ce constat, «aujourd'hui encore pertinent, se trouve à l'origine du processus de négociations en cours». Une recommandation qui est prise en considération par le Conseil de sécurité qui appelle à la poursuite «des négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006». Aller aux négociations de Manhasset avec la volonté ferme et sincère de parvenir à une solution juste et durable à ce conflit qui n'a que trop duré est la seule manière d'avancer dans les négociations. Tel est le message adressé par l'ONU au Polisario et à l'Algérie. Quant au Maroc, la politique de «la main tendue» qu'il a adoptée depuis le début des négociations de Manhasset a permis à la communauté internationale de repérer l'origine réelle du blocage. D'où le constat fait par Ban Ki-moon et son envoyé personnel ainsi que l'ensemble des membres du Conseil de sécurité qui, aujourd'hui, appellent à l'abandon de toutes les options impossibles à réaliser et dont l'unique objectif est de maintenir le statu quo. Le Maroc se félicite de l'adoption de la résolution 1813 Le Maroc s'est félicité de l'adoption à l'unanimité, mercredi, par le Conseil de sécurité d'une résolution sur le Sahara qui endosse l'appel au réalisme et à l'esprit de compromis lancé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et son envoyé personnel, Peter van Walsum, et proroge d'un an le mandat de la MINURSO. «Par cette résolution (1813) qui constitue un tournant important dans le traitement, par les Nations Unies, de la question du Sahara, le Conseil de sécurité réitère son appui ferme aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel, tout en insufflant une nouvelle dynamique, susceptible de faire progresser le processus actuel de négociations vers une solution politique négociée, à même de mettre fin à ce différend régional, qui n'a que trop duré», a déclaré à la presse, à New York, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, El Mostafa Sahel.