Les neufs islamistes, échappés lundi matin de la prison de la ville marocaine de Kénitra (nord de Rabat ), étaient condamnés à de lourdes peines, a appris APA mardi à Rabat de sources concordantes. Auteurs d'une évasion qualifiée de « spectaculaire » dans l'histoire carcérale marocaine , les neufs évadés écopaient de lourdes peines allant de la peine de mort à vingt ans de prison, prononcées après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, qui avaient fait 45 morts dont 12 kamikazes. Les évadés, qui faisaient partie du groupe intégriste « AL Hijra wa attakfir » (Immigration et excommunication), auraient creusé un tunnel de plusieurs mètres et de plus de 3 mètres de profondeur à partir de leurs deux cellules, indiquent plusieurs journaux marocains. Certains observateurs n'écartent guère la piste d'infiltrations ou encore de complicités surtout que cette fuite, qualifiée de « grande évasion », survient après 4 mois seulement de l'évasion réussie d'un baron de drogue qui écopait d'une peine de 8 ans de réclusion. Le ministère marocain de la Justice s'était contenté lundi d'annoncer l'évasion sans fournir ni explications ni détails sur les conditions de cette fuite, précisant néanmoins que « toutes les dispositions ont été prises » pour retrouver les prisonniers et déterminer les responsabilités. Selon le ministère marocain, des équipes d'enquêteurs se sont rendues au centre pénitentiaire. Depuis les attentas de Casablanca, les autorités marocaines ont mis en échec une cinquantaine de projets terroristes.