Deux nouveaux membres des neuf prisonniers islamistes évadés de la prison centrale de Kénitra ont été arrêtés jeudi dernier. Les services de sécurité ont procédé jeudi 5 juin à l'arrestation de deux détenus islamistes en cavale à Douar Skhinate dans la région de Fès, selon des sources policières. Il s'agit de Hammou Hassani et Abdellah Boughmir, deux des neuf terroristes évadés de la prison de Kénitra. Les deux personnes arrêtées sont condamnées pour homicide volontaire, respectivement à la peine capitale et à la réclusion perpétuelle dans des affaires de terrorisme, précisent des sources policières. Leur arrestation intervient deux mois après leur évasion. Mohamed Chetbi, un autre membre des prisonniers évadés, a été arrêté le 24 avril dans le quartier l'Océan de Rabat. Les services de sécurité ont pu arrêter les deux individus grâce à des informations selon lesquelles ils seraient dans une maison située dans un douar de la commune de Sidi Harazem. Les deux évadés auraient dû profiter de la multiplication des maisons à louer à douar Skhinate qui connaît un flux important de la part des visiteurs des stations thermales de Sidi Harazem. Il reste toutefois encore inconnu le chemin qu'ils avaient emprunté de Kénitra à Fès ainsi que les moyens de leur transport. Les deux individus ont été transférés par les services de sécurité à Casablanca pour enquête dont se chargera la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Suite à l'arrestation de Hassani et Boughmir, les mesures sécuritaires ont été renforcées à la ville de Fès qui abrite le Festival des musiques sacrées du monde. Pour rappel, lundi 7 avril, neuf détenus islamistes, condamnés à de lourdes peines et appartenant à la Salafiya Jihadia, s'étaient évadés en creusant un tunnel de 22 mètres de long. L'un d'entre eux, Abdelhadi Eddahbi, avait été condamné à mort, quatre de ses co-évadés à la réclusion criminelle à perpétuité et les quatre autres à 20 ans de prison. L'évasion avait suscité plusieurs interrogations au sujet des moyens utilisés pour creuser le tunnel à partir des toilettes d'une cellule et le lieu de dissimulation des grandes quantités de gravats extraites. Dans une lettre que les neuf prisonniers avaient laissée en prison après leur fuite, ils s'estimaient «victimes d'une injustice». «Nous avons épuisé en vain tous les recours légaux et frappé à toutes les portes. Il ne nous restait que ce moyen pour retrouver notre liberté», avaient-ils écrit. Et d'ajouter : «Nous faisons porter la responsabilité à ceux qui nous ont condamnés. Il ne faut pas chercher de complicité parmi les détenus de l'administration pénitentiaire. Nous ne ferons de mal à personne et nous sommes heureux d'avoir recouvré notre liberté». Le ministre de la Justice, Abdelouahed Radi, avait indiqué qu'aussitôt informé de l'évasion des neuf détenus de la prison de Kénitra, son département avait pris toutes les mesures nécessaires relevant de ses compétences. L'hypothèse d'une éventuelle complicité avec d'autres détenus, certains fonctionnaires de la prison et d'autres personnes de l'extérieur, a été avancée par les autorités. Les services de sécurité se sont mobilisés dans l'ensemble du territoire national avec la mise en place de plusieurs barrages sécuritaires, aux entrées et sorties des grandes villes et aussi dans les villages éloignés du pays.