Contestant le 12ème congrès du Polisario et plus particulièrement la reconduction à sa tête de Mohamed Abdelaziz, un groupe de séparatistes réuni à Gjijimat, à Tifariti, a annoncé son adhésion à l'offre d'autonomie. Un groupe de séparatistes a réussi à détourner l'attention du simulacre de congrès du Polisario, en organisant, samedi et sous l'œil des caméras internationales, une contre- manifestation qui a donné naissance à un événement historique : la «Déclaration de Gjijimat». Un véritable Manifeste pour dénoncer une supercherie sans enjeu aucun, sinon la reconduction du vieux nouveau Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario. La Déclaration, - comme son titre l'indique -, a vu le jour dans la région de Gjijimat, à Tifariti, et ses initiateurs ne sont autres que des séparatistes qui ont réuni, samedi dernier, un rassemblement important pour dévoiler les enjeux d'un faux congrès concocté par les renseignements militaires algériens pour être imposé à la population séquestrée. Coup de théâtre, qui a visiblement échappé à la vigilance des services de sécurité du Polisario et de l'Algérie, les signataires de la «Déclaration de Gjijimat» ont annoncé ouvertement leur adhésion à l'Initiative marocaine pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara. Dans cette Déclaration, diffusée par la télévision qatarie Aljazeera, et relayée par d'autres médias internationaux, les congressistes ont déclaré leur soutien à l'offre marocaine d'autonomie parce que cette initiative, ont-ils affirmé, assure «aux nôtres, des conditions honorables de retour, dans le cadre de la démocratie, de la liberté et du respect des droits de l'Homme». A l'issue de leur congrès, placé sous le thème «L'autonomie, une solution définitive pour la réalisation de la réconciliation et d'un retour dans la dignité», les signataires ont également exprimé leur soutien à «l'approche suivie par le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes sous l'égide et l'orientation bénies de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». Dénonçant «l'absence de démocratie et de transparence au sein de la direction actuelle du front Polisario, l'absolutisme que pratiquent de nombreux membres de cette direction qui confisquent notre avenir, et l'absence, chez eux, de la volonté de s'ouvrir à la paix et de s'engager dans des négociations positives pour mettre un terme à ce conflit qui a frappé les nôtres, leur infligeant de graves préjudices», les congressistes ont souligné que cette position se justifie par «la volonté des nôtres de retourner chez eux dans les plus brefs délais, d'abandonner à jamais les camps de Lahmada et de vivre dans la dignité et le confort qu'offrent les moyens de la vie moderne». Cette initiative, affirment toujours les congressistes, est également motivée par le fait que «la réclamation de l'impossible engendre, pour les nôtres, de nombreux préjudices à court et long termes», ajoutant que leur démarche est dictée par «notre volonté de réconciliation et de rassemblement de l'ensemble des Sahraouis sur leur terre et dans leurs vraies villes». Parallèlement à la tenue de ce contre-congrès, organisé à Tifariti, simultanément avec celui de la direction du Polisario, de nombreuses autres manifestations se sont déroulées à la frontière entre la Mauritanie et l'Algérie, pour dénoncer la vieille nouvelle direction du front, «qui a été désignée et non élue», a affirmé hier à ALM une source sur place, précisant que «le tiers des congressistes a été choisi parmi des militaires et le reste sont des Sahraouis d'origine algérienne et mauritanienne». S'agissant de l'indéboulonnable Mohamed Abdelaziz, il y a lieu de souligner que sa «énième» reconduction a donné lieu à de vives protestations à Tifariti. Des sources bien informées ont déclaré à ALM que le Polisario a procédé samedi dernier à plusieurs arrestations parmi les nombreux contestataires, utilisant de nouveau la méthode forte pour mater des manifestants qui en ont visiblement assez d'un statu quo qui, décidément, ne profite qu'à une poignée de séparatistes arrivistes qui en ont fait un fonds de commerce, au même titre que des responsables algériens pour justifier «les budgets d'armement». «Maintenir Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario, avec la bénédiction de l'Algérie, cela revient à reconduire la politique du pire, aux dépens de la population séquestrée», a expliqué dans un entretien à ALM (voir l'interview ci-dessous) le président de l'Association des portés disparus au Polisario», Dahi Aguay, à l'origine de la plainte déposée récemment auprès de la plus haute Cour espagnole (l'Audience nationale) contre des responsables de l'Algérie et du Polisario. Le 17-12-2007 Par :