L'Algérie continue de dresser les obstacles à sa disposition contre le processus pacifique dans lequel le Maroc s'est engagé pour parachever son intégrité territoriale. Non seulement, elle a incité le «polisario» à déplacer les réfugiés de Tindouf, dans l'ouest algérien, ainsi que son infrastructure politique à Tifariti dans le but d'ajouter des pressions politiques et diplomatiques sur Rabat, mais elle vient de déclarer «persona non grata» à Alger et à Tindouf l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara, Peter Van Walsum. Ce dernier qui s'apprêtait à entreprendre une seconde tournée dans la région, aurait été, en conséquence, dans l'obligation d'annuler cette visite. Le niet algérien intervient quelques jours après l'annulation de la visite à Alger du Haut commissariat aux droits de l'Homme (HCDH) prévue les 24 et 25 mai dernier et les récentes menaces proférées par le «polisario» à l'encontre du contingent français au sein de la Minurso, suscitant une réaction ferme de l'Onu. Cette attitude algérienne constitue donc une «dérobade flagrante» à l'appel de Kofi Annan dans son rapport au Conseil de sécurité du 13 octobre 2005, appelant les différentes parties prenantes dont l'Algérie à offrir leur entière coopération. Aujourd'hui, les Etats-Unis sont appelés à se joindre aux efforts du Maroc pour convaincre les autres parties au conflit sur le Sahara à s'asseoir à la table des négociations afin de trouver un règlement à cette question. Serge Berdugo, ambassadeur itinérant de S.M. le Roi, qui intervenait lors d'une journée d'étude sur les relations maroco-américaines tenue au siège du Congrès à Washington, a d'ailleurs indiqué que "les USA sont appelés à appuyer le Maroc pour régler cette question, se disant convaincu que le Royaume peut, à cette fin, compter sur l'aide des congressmen américains". L'intervention américaine dans la région est plus que souhaitée. Une situation dangereuse prévaut dans les camps de Tindouf où les milices du "polisario", avec l'aide des services de sécurité algériens, continuent de réprimer, brutalement, le soulèvement populaire pacifique des séquestrés des camps de Tindouf, enclenché le 29 mai dernier. Pour dénoncer ces actes barbares, les membres de la communauté marocaine établie dans l'île canarienne de Lanzarote organisent, aujourd'hui à Las Palmas, un sit-in en signe de protestation. Selon El Oili Astifate, président de l'Association locale "Al Wahda Al Maghribya", qui regroupe des ressortissants marocains et des Canariens, les participants à cette manifestation devaient dénoncer les violations dont sont victimes les séquestrés des camps de Tindouf de la part des séparatistes du "polisario", et soutenir le droit de ces séquestrés à manifester et à exprimer librement leur opinion. Par ailleurs, l'agence de presse MAP rapporte que des dissidents sahraouis, en particulier des membres du mouvement la "Ligne du martyr", ont distribué des tracts hostiles à Mohamed Abdelaziz, chef des séparatistes alors que ce dernier tenait une rencontre à l'occasion de la "commémoration" de la mort du séparatiste Louali Mostapha, indique un communiqué de l'Association de défense des séquestrés de Tindouf (ADESETI). Selon l'ADESETI, qui cite des témoins oculaires, ces tracts comportaient des slogans qui traduisent le ras-le-bol des séquestrés des camps de Tindouf, dénoncent l'instabilité qui y règne et appellent au retour (à la mère patrie) des populations de ces camps sur la base de la réconciliation. "Oui au retour à la patrie avec dignité, non au séjour indéfini à Lahmada", "Oui à la justice et à la démocratie, non au pouvoir autocratique", "L'alternance au pouvoir, meilleure méthode civilisationnelle de gestion", "Poursuivons en justice ceux qui détournent les biens publics ", "Non au tribalisme comme moyen de recrutement et de promotion", "Halte au marchandage des souffrances des séquestrés à Lahmada", tels sont les slogans qui figuraient sur ces tracts. On pouvait également y lire : "Trente ans de pouvoir suffisent", "Trente ans de pouvoir absolu, mal absolu", "Le changement et la réforme à l'intérieur du front, une revendication irréversible", "Renforçons l'Intifada par la réforme et la justice", "La ligne du martyr, une ligne de sécurité, la ligne du président, une ligne de privation", "Ouverture d'un dialogue national pour tous les sahraouis sans exclusive ou marginalisation" et "Ouverture du dialogue pour déterminer l'avenir ". Rappelons que les camps de Tindouf ont été le théâtre de violentes manifestations par lesquelles ces séquestrés expriment leur refus catégorique des pratiques inhumaines et barbares dont ils sont l'objet de la part des responsables du "polisario", et des nombreuses arrestations qui ont ciblé des membres de la tribu "Rguibat Laâyaycha" dans le "camp du 27 février". Suite à ces manifestations, les autorités algériennes ont coupé toutes les liaisons téléphoniques et les moyens de communication avec les camps de Tindouf.