Trois nouveaux membres appartenant à un réseau spécialisé dans la falsification des doléances sociales ont été déférés devant la justice, portant à vingt-quatre le nombre de personnes impliquées dans cette affaire d'escroquerie. Nouveau rebondissement dans l'affaire de la falsification des doléances sociales. Mardi dernier, trois nouveaux membres d'un réseau spécialisé dans la falsification et la présentation de doléances sociales ont été déférés devant le Parquet général près la Cour d'appel de Salé, après avoir été soumis à un interrogatoire mené par la Brigade nationale de la police judiciaire. Les mis en cause, dont un ancien caïd à Salé, sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «constitution d'une bande criminelle spécialisée dans l'escroquerie, falsification et utilisation de documents officiels et administratifs, usurpation d'identité, corruption, abus de pouvoir, divulgation du secret professionnel, non dénonciation et participation». Les nouveaux suspects déférés portent à 24 le nombre des personnes poursuivies dans cette affaire. La Brigade nationale de la police judiciaire avait déféré vendredi dernier 21 membres de ce réseau au Parquet général, lequel a décidé d'en arrêter 20 et de les placer en détention préventive à la prison civile de Salé. Parmi ces derniers, figurent 6 agents de sécurité, trois auxiliaires d'autorité, des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, dont une femme, et un chef d'entreprise. Pour l'ancien caïd de Salé, il y a lieu de signaler qu'il a été auditionné, mardi dernier, pour la deuxième fois, dans le cadre des dispositions relatives au privilège judiciaire, telles que stipulées dans les articles 264 et 268 du Code de procédure judiciaire, a affirmé une source judiciaire, citée par l'agence Maghreb Arabe Presse. L'enquête menée par les services de la police nationale a été ordonnée par SM le Roi Mohammed VI. Elle a mené au démantèlement de ce réseau bien organisé. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, rendu public mardi dernier, ce réseau avait mis à profit les complicités dont il bénéficiait au sein des services administratifs pour aboutir à ses fins. Possédant plusieurs «antennes» déployées sur les grandes villes notamment, ce réseau faisait jouer ses relations pour avoir des renseignements sur les dates des déplacements de SM le Roi pour faire transmettre ses doléances sur la base de faux documents. Le démantèlement de ce réseau permet de mettre un bémol à l'escroquerie de ses membres coupables de détourner les dons royaux de leurs véritables destinataires, à savoir, les citoyens nécessiteux et les handicapés. Il révèle un autre fait tout aussi grave qui consiste à divulguer le secret sur les lieux et les dates des visites effectuées par SM le Roi dans les différentes villes du Royaume. L'affaire est actuellement entre les mains de la justice, à qui revient le dernier mot sur un scandale qui n'a pas livré tous ses secrets. Vingt suspects comparaîtront le 6 décembre La date de comparution de vingt membres du réseau de falsification des doléances sociales a été fixée au 6 décembre. Cette date marque le début d'instruction judiciaire du réseau qui faisait commerce des aides royales destinées initialement aux gens déshérités et autres handicapés. Au passif des suspects, figurent huit chefs d'inculpation : constitution d'une bande criminelle spécialisée dans l'escroquerie, falsification et utilisation de documents officiels et administratifs, usurpation d'identité, corruption, abus de pouvoir, divulgation du secret professionnel, non dénonciation et participation. La présentation des suspects devant la justice, après l'enquête menée sur ordre de SM le Roi par des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) révèle la gravité du scandale qui a éclaté ces derniers jours.