Pérou . La France propose son aide pour secourir des centaines de blessés. « Nous avons des centaines de morts gisant dans les rues, de blessés dans les hôpitaux. C'est totalement indescriptible. La ville a été dévastée à 70 %. Nous n'avons pas d'eau, pas de communications, les maisons se sont effondrées, les églises sont détruites. » Juan Mendoza, le maire de Pisco, une ville de130 000 habitants située sur la côte sud, est un rescapé du séisme qui a frappé hier le Pérou. « Nous avons besoin de médicaments, de tentes de campagne, de vivres et de toute l'aide qu'on puisse nous apporter. Nous sommes en plein travail, en train de visiter les quartiers où il y a eu des victimes, c'est pour cela que l'aide du gouvernement est importante », a-t-il expliqué à la presse. Un puissant tremblement de terre de 7,7 sur l'échelle de Richter a secoué mercredi soir la côte sud du Pérou et sa capitale Lima. Le dernier bilan provisoire faisait état de 337 morts et 827 blessés. Ces chiffres « concernent les départements d'Ica (Sud) et de Lima (Centre) », a déclaré Walter Tapia, chef des opérations d'urgence de la défense civile. Il a ajouté que près de 350 habitations avaient été détruites dans les régions touchées. Les villes les plus atteintes sont Chincha et Ica. Selon l'institut sismologique du Pérou, l'épicentre du séisme, qui s'est produit à 18 h 41 heure locale (23 h 41 GMT) et a duré environ deux minutes, se situe en mer à 169 kilomètres au sud-ouest de Lima, à une profondeur de 47 km. Un tsunami de faible envergure a été détecté, mais il ne constituait pas de menace sérieuse et l'alerte a été levée par la suite. Neuf répliques ont suivi avec des magnitudes oscillant entre 4 et 6. « J'étais avec mes enfants quand le mouvement a commencé, et puis les murs se sont effondrés. Ma maison est détruite », a raconté à l'Agence Reuter's Milagros Meneses, trente-cinq ans, dans la ville de Canete, au sud de Lima. « L'hôpital m'a donné une tente pour que les enfants y dorment », a-t-elle ajouté. Les rues de la capitale ont été plongées dans l'obscurité. Les réseaux de téléphonie mobile ont été coupés. Les vols ont été perturbés. Le ministère de la Santé a proclamé un état de catastrophe naturelle. « Les gens se serraient dans leurs bras et pleuraient de peur dans les rues », a rapporté une habitante de Lima. Des ONG espagnoles ont annoncé l'envoi de premiers secours. La secrétaire d'État à la Coopération internationale, Leire Pajin, rencontrera vendredi à Madrid les ONG et d'autres institutions lors d'une réunion pour coordonner l'envoi d'aides au Pérou, a indiqué l'agence espagnole de coopération internationale dans un communiqué (AECI). De son côté, la France a également proposé son aide. « La France est disposée, si vous le jugiez nécessaire, à répondre à toute demande d'aide humanitaire de votre part », écrit Nicolas Sarkozy dans une lettre adressée au président de la République péruvienne, Alan Garcia. Le pape Benoît XVI a, quant à lui, appelé jeudi les organisations de l'Église catholique à porter assistance aux personnes sinistrées. Il a encouragé « les institutions et les personnes de bonne volonté à apporter avec charité et esprit de solidarité chrétienne l'aide nécessaire aux personnes sinistrées ». Ce n'est pas la première fois que le Pérou est endeuillé par un tremblement de terre (voir encadré). Le Pérou est situé à proximité de la plaque de Nazca, qui pousse sous l'océan Pacifique la plaque continentale. Le plus meurtrier des séismes eut lieu en 1970 : 50 000 personnes avaient péri.