Plus de 10 000 personnes ont assisté à Essaouira à l'ouverture du 10e festival « Gnaoua et musiques du monde » dont les premiers concerts ont été animés par des troupes folkloriques du Maroc, du Burkina Faso et de Cuba. Comme d'habitude, le début du festival a été donné sur l'esplanade Moulay Hassan d'Essaouira, l'ancienne Mogador, la cité fortifiée dont la médina a réussi à préserver son cachet arabo-mauresque vieux de plus de deux siècles. Le premier jour du festival a été marqué dans l'après-midi par le défilé d'une vingtaine de troupes artistiques de Gnaoua et de trois marionnettes géantes représentant des musiciens de ce genre artistique traditionnel. Le festival d'Essaouira rend hommage depuis dix ans aux Gnaouis, des descendants d'anciens esclaves noirs. Leur musique, qui associe rituel africain et culte des saints de l'islam, a survécu au Maroc où ses adeptes sont nombreux. La 10e édition du festival mettra à l'honneur le rock, dont le rythme musical sera « marié » à la chanson marocaine gnaouie. Vingt-cinq groupes gnaouis, près de 250 artistes marocains et 150 musiciens étrangers, dont le guitariste français Louis Bertignac, participeront au festival dont les concerts quotidiens auront lieu dans différents endroits de la ville, selon les organisateurs. Le festival, qui doit s'achever dimanche, doit rendre un hommage particulier au « maâlem » gnaoui (chef d'un groupe folklorique) H'Mida Boussou, décédé le 17 février dernier. Le programme du festival comporte également des conférences sur « l'art, la liberté et l'esclavagisme » ainsi que des projections de films. Plus de 500 000 personnes sont attendues à ce festival dont l'ouverture a été notamment présidée par André Azoulay, président fondateur de l'association Essaouira Mogador et conseiller du roi Mohammad VI du Maroc.