Le Maroc s'est qualifié, après avoir battu le Malawi, sur un but de Bouchaïb Lmabarki (10e mn), qui soigne son image et aura droit à la prorogation de son contrat dans les pays du Golfe. Le vieux buteur du RB, du Raja et de tas de clubs pétro-dollars, a sauvé le prestige des joueurs transférés dans des championnats perçus comme folkloriques, pour nous rappeler que là-bas, au Qatar et ailleurs, on travaille et on recrute des joueurs à la retraite, mais aussi des encadreurs, à l'image de Hassan Harmatallah, qui passe pour l'un des meilleurs cadres du monde. Les professionnels d'Europe n'ont pas déçu non plus et ont réussi un gros exploit, malgré de nombreuses contraintes, dont l'insuffisance de communication avec le coach M'Hamed Fakhir, pour certains d'entre eux, la difficulté d'adaptation à la réalité du football africain, qui n'a rien à voir avec les conditions professionnelles d'Europe et la complexité de l'enjeu qui fait que la CAN 2008 ne qualifie pas au Mondial et revêt un enjeu moindre par rapport à l'édition 2010. On retiendra que jamais le Maroc n'a autant souffert, pour la qualification à une CAN que pour cette édition ghanéenne. D'où la nécessité de préparer, dès maintenant, les éliminatoires du Mondial de 2010, où le Maroc devrait être présent, car il est inadmissible qu'on soit absent en Afrique du Sud, après l'avoir été en Corée-Japon en 2002 et en Allemagne en 2006. La CAN 2008 au Ghana devrait être perçue comme une grande opportunité, destinée à apprécier le football subsaharien à sa juste valeur et découvrir nos véritables potentialités, en tant que puissance continentale. Le sommes-nous toujours, avec un football continental où il n'y a plus de grandes et de petites nations, comme l'a relevé M. Joseph Sepp Blatter, le Président de la FIFA, qui n'a pas oublié de féliciter l'OCK, champion du Maroc et qui nous rappelle à cet ordre-là où il faut être armé du maximum de modestie. La preuve que notre image a régressé depuis 2004 et la fameuse finale menée par Badou Zaki et la génération Chemmakh, c'est que personne n'est sorti dans les rues, la police n'a pas placé de barricades dans les artères des grandes cités et on n'a rien démontré après le coup de sifflet final de l'arbitre, qui a donné la qualification du Maroc. Maintenant, il faut savoir si Fakhir va être reconduit ou remercié à la fin de son contrat qui arrive à son aboutissement. Et s'il est reconduit, on doit savoir qu'il aura la lourde tâche de préparer le Maroc et les Lions de l'Atlas aux éliminatoires du Mondial 2010 ! Tâche difficile pour les épaules fragiles d'un cadre marocain, à moins que ce dernier n'ait la chance d'un Badou Zaki, qui sollicite le poste d'entraîneur, au cas où Fakhir est remercié. Et Badou mérite la place, devant tous les petits entraîneurs qui ne sont pas cotés sur le marché international et à moins de recruter à plus de 100 millions, on devrait privilégier les cadres locaux. Le Maroc a de bons entraîneurs, qui font mieux que la majorité des européens sans palmarès en championnats du Nord et qui connaissent mal le football africain. A la FRMF, on en est conscient, mais la DTN et les entraîneurs devrainet être sollicités dans cette histoire du maintien de M'Hamed Fakhir, comme de l'après-Fakhir, si la séparation a lieu.